Lug est le dieu suprême de la mythologie celtique, non seulement parce qu'il est au sommet de la hiérarchie mais aussi parce qu'il est panceltique : il fait partie des rares divinités à se retrouver, selon nos connaissances, chez tous les peuples celtes.
L'importance de Lugus en gaule est notamment attestée par un certain nombre de toponymes dont le plus connu est Lugdunum (forteresse de Lugus), la ville de Lyon.
Son équivalent au Pays de Galles se nomme Llew Llawgyffes (« à la main adroite »), il apparaît dans la littérature dans les récits des « Mabinogion ».
C'est dans les sources irlandaises qu'il en est le plus question, en particulier dans le « Cath Maighe Tuireadh » (la « Bataille de Mag Tured »). De nos jours, Lugh est présent dans la fête du 1er août : Lugnasad (Lûnasa en graphie moderne).
Selon les sources irlandaises, la société divine est structurée de la même manière que la société humaine, et l'organisation des Tuatha De Danann (les Gens de la tribu de Dana) est hiérarchisée en trois classes fonctionnelles :
-la fonction sacerdotale dont le rôle recouvre le Sacré, incarnée par le Dagda le dieu-druide
l-a fonction guerrière qui se charge notamment de la souveraineté, représentée par Ogme le dieu guerrier et Nuada le dieu-roi
-la fonction artisanale qui doit produire pour l'ensemble de la communauté, figurée par Goibniu, Credne et Luchta
Ce schéma repend idéologie tripartite des Indo-européens telle qu’elle a été étudiée par Georges Dumézil. Lug n'appartient à aucune classe en particulier, mais à toutes, il est au-dessus car il peut assumer toutes les fonctions. L'un de ses surnoms est Samildanach, le « polytechnicien » en ce sens qu'il maîtrise tous les arts, toutes les sciences.
Lug est le fils de Cian et Eithne, il est aussi apparenté aux Fomoires par son grand-père maternel Balor, qu'il tue avec son lance-pierre, conformément à une prophétie.
Alors qu'il se présente à la résidence du roi Nuada, à l'occasion d'une fête, le Portier lui refuse l'accès. Lug affirme qu'il peut être utile, on lui répond par la négative ; c'est ainsi qu'il est successivement charpentier, forgeron, échanson, guerrier, magicien. C'est en qualité de joueur d'échecs qu'il est accepté, et dispute une partie avec le roi qu'il bat. Cette partie est purement symbolique puisqu'il s’agit d’une joute intellectuelle à l'issue de laquelle, Lug prend le pouvoir du monde.
On le retrouve combattant avec son fils Cuchulainn, lors de l'invasion de l'Ulster par la reine Medb.
Jules César dans la Guerre des Gaules le compare à Mercure. Son nom même, en rapport avec la lumière en fait un dieu solaire.
Un autre de ses nombreux surnoms est « lamfada » ce qui signifie « au long bras », ce qui confirme l'universalité de ses pouvoirs. Il maîtrise la création, les échanges, la pensée et la beauté, c'est un druide, un guerrier et un artisan qui peut aussi se montrer vindicatif et obscur.
Il possède une lance magique, arme mortelle à chaque coup mais qui sert aussi à l'adoubement royal ; elle est inséparable du Chaudron du Dagda rempli de sang, il faut qu'elle y soit plongée pour éviter qu'elle ne détruise tout autour d'elle ; il se sert aussi d’une fronde redoutable. Pour les art, il a une harpe qui joue de la musique toute seule, mais dont il sait se servir admirablement : elle peut endormir, faire pleurer ou rire.
Nota : l'omnipotence de Lug a fait dire à certains que le druidisme était une religion relevant du monothéisme, tous les autres dieux n'étant que ses avatars. Thèse invérifiable.