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 9 mai 2010 : fête d’une Europe en danger de mort ?

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Ferrier
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Ferrier


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MessageSujet: 9 mai 2010 : fête d’une Europe en danger de mort ?   9 mai 2010 : fête d’une Europe en danger de mort ? EmptyDim 9 Mai - 19:44

9 mai 2010 : fête d’une Europe en danger de mort ?


La crise économique a fait éclater ce vestige de prospérité économique qu’est devenue l’Union Européenne, obligeant les Etats à faire preuve d’une solidarité, qui aurait dû être naturelle, à l’égard d’un état membre et pas n’importe lequel, le berceau de la démocratie et de l’identité européenne, la Grèce. Depuis plusieurs semaines et ces derniers jours, la monnaie unique européenne, l’euro (€), est menacée économiquement et de plus en plus contestée par une opinion publique désinformée et chauffée à blanc par les discours radicaux, de droite et de gauche, annonçant son implosion. 38% des français sont désormais partisans du rétablissement d’une monnaie nationale.

Depuis la mise en place de la CECA en 1950, la construction européenne a permis la réalisation d’un marché commun, a contribué à la paix en Europe occidentale, mais n’a accouché que de seulement deux réalisations significative, un parlement européen croupion, malheureusement dénué de la plupart des pouvoirs qu’on attend d’une assemblée, réceptacle de politiciens nationaux sur le déclin, et la monnaie unique, l’euro, introduite en 2002, et qui a fait plus pour le renforcement de l’idée européenne dans les esprits que des dizaines de milliers de discours. Or aujourd’hui, le parlement européen est maintenu sur la touche, la gouvernance économique européenne prônée par Angela Merkel et Nicolas Sarkozy, dénuée de tout volet politique sur laquelle l’asseoir, se faisant sans lui, et l’euro est en danger de mort.

La crise ébranle l’Europe.

Après l’Islande puis l’Irlande, c’est désormais la Grèce, qui avait beaucoup bénéficié du processus d’intégration européenne, qui se retrouve à payer les frais d’une politique économique nationale sans transparence, d’un endettement considérable, et qui est victime de spéculateurs sans morale élémentaire. Membre de l’Union Européenne, du groupe euro, la Grèce par son effondrement met en danger l’économie européenne toute entière. Le Portugal est déjà menacé de connaître un sort analogue, et ce sera ensuite le tour de l’Espagne, de la France et finalement de l’Allemagne, si rien n’est fait pour bloquer ce processus.

L’Union Européenne contemporaine est à la fois victime d’un chômage de masse, d’un appauvrissement général de la société, malgré l’enrichissement d’une minorité active, et de flux migratoires incontrôlés. Elle demeure un nain politique, un nain militaire, et une puissance économique sur le déclin. Au nom du dogme libre-échangiste, elle s’interdit tout protectionnisme économique, se retrouvant démunie face à un coût de main d’œuvre chinois dérisoire.

La conséquence immédiate de cet effondrement est le succès croissant des formations politiques nationalistes et/ou souverainistes, tant aux élections européennes que nationales. Désormais, de nombreux pays de l’Union Européenne ont une droite nationale à plus de 10%, à l’instar de la Hongrie, de la Finlande, de l’Autriche, de l’Italie, de la Bulgarie et à nouveau de la France, suite aux résultats des dernières élections régionales. Au Royaume-Uni, aux élections européennes de 2009, les souverainistes et nationalistes ont dépassé les 22%, sans compter les europhobes du parti conservateur britannique de David Cameron.

60 ans de construction européenne pour rien ?

Le rêve européen en version démocratique s’épanouit à l’issue de la seconde guerre mondiale, soutenu par Robert Schuman et Jean Monnet en France, par Alcide de Gasperi notamment en Italie, le chrétien-démocrate Konrad Adenauer en Allemagne, Paul-Henri Spaak en Belgique et bien d’autres. Ces fameux pères fondateurs espéraient réaliser en moins de dix ans l’unité politique de l’Europe occidentale, rêve auquel s’opposaient d’autres constructions européennes alternatives, comme l’euro-communisme soutenu par l’URSS ou encore le nationalisme européen du MSE. Pour eux, il était bien évident que l’Europe devait d’abord se construire politiquement avant de s’envisager économiquement.

La mise en commun de l’acier et du charbon via la CECA était certes une action de nature économique mais concernait de manière indirecte un domaine essentiel, l’armement. L’Europe devait avant tout être un espace de paix. Suite naturelle de la CECA, la communauté européenne de défense (CED) devait confirmer cette indépendance relative, les USA étant favorables à ce moment là à une défense européenne autonome incluant des troupes allemandes sous commandement intégré. L’Europe de la défense ne pouvait avoir de sens que reliée à une Europe politique, d’où la mise en avant d’un projet de Communauté Politique Européenne (CPE), dotant l’Europe occidentale, du moins les six pays à l’origine de ce processus d’unification, d’institutions démocratiques et d’un pouvoir politique unitaire, certes limité et embryonnaire mais destiné à progressivement se renforcer.

Or c’est la France, pourtant à l’initiative du projet, par la lâcheté d’un Mendès-France n’osant pas mettre son gouvernement dans la balance de manière à limiter la nocivité des communistes et des gaullistes, opposés à ce projet pour des raisons différentes mais unis par une même germanophobie, qui fait échouer l’ensemble. A partir du moment où la CED échoue, les pères fondateurs, Monnet en tête, renoncent à l’unification politique du continent, se rabattant à une simple unification économique, d’où le traité de Rome de 1957, traité ambitieux sur le plan économique mais politiquement d’une timidité extrême. Il faudra attendre 1979 pour qu’un parlement européen démocratiquement élu voie le jour, mais ce parlement disposera d’une souveraineté symbolique et pas d’un vrai pouvoir, malgré sa légitimité démocratique fondée sur le suffrage des citoyens de la CEE.

Comment s’opposer à cette crise ?

La « gouvernance économique européenne » n’est qu’un mot à partir du moment où elle n’est pas l’apanage d’un gouvernement (politique) européen. Elle ne peut résulter que d’une concertation laborieuse entre des états aux intérêts parfois convergents, souvent divergents, c'est-à-dire le règne de l’impuissance décisionnelle sacralisée. De même, l’euro n’aurait pas été vraiment en danger si la Banque Centrale de Francfort n’avait pas été indépendante mais soumise à la volonté politique d’un Etat européen au sens fort. En effet, une monnaie doit être au service d’un Etat et d’une politique, et ne pas être un outil économique sans tête. La Federal Bank américaine est contrôlée par le pouvoir politique américain. Eric Zemmour déclarait récemment que l’Europe ne pouvait pas imiter les USA en ce sens parce qu’elle n’était pas une nation.

En réalité, de fait, l’Europe est une nation, parce qu’elle est le fruit d’une ascendance et d’une culture communes, mais c’est une nation sans état, comme l’Allemagne avant 1870. Pour illustrer son point de vue, Zemmour montre l’absence de solidarité européenne du fait des réticences de l’Allemagne à assister la Grèce. Il prend acte de comportements effectivement europhobes qui, en tant que souverainiste, ne doivent pas beaucoup le déranger. Or ce n’est pas parce que certains prussiens et certains bavarois ne se sentaient pas de destin commun que l’Allemagne en vérité n’existait pas. Les comportements europhobes, qui sont souvent en vérité ceux des gouvernements et pas ceux des peuples, ne sont pas représentatifs de la réalité de l’Europe.

Pour sauver l’euro, pour protéger l’Europe, pour relancer sa dynamique économique mais aussi humaine, pour renforcer ses acquis sociaux, en Grèce comme en Allemagne, il faut donc mettre en place une politique radicalement différente. On ne voit pas en effet pourquoi les travailleurs européens pourraient partir à 53 ans en Grèce, à 60 ans en France et à 67 ans en Allemagne. Forger l’Europe, c’est d’abord faire converger les règles sociales, salariales et fiscales, du continent. Ainsi, il faudrait que de Paris à Athènes, de Londres à Berlin, le système des retraites soit aligné. Les Grecs partent trop tôt, même si désormais cela ne sera plus le cas du fait des sacrifices que le peuple grec va devoir consentir pour rembourser l’aide dont il va bénéficier, et les Allemands partent probablement trop tard. Enfin, l’âge de la retraite reste théorique car les retraites d’office, notamment dans le privé, sont légions. Au lieu de s’interroger sur la date théorique de la retraite, on devrait s’intéresser en premier lieu aux conditions de vie des retraités et aux possibilités pour eux de pouvoir travailler jusqu’à bénéficier d’une retraite complète. Un senior viré de son entreprise à 55 ans risque bien dans l’Europe libérale de demain de vivre misérablement. Est-ce que c’est ce que l’on souhaite pour les européens ? Pas au PSUNE !

Il est donc nécessaire, impératif même, de reprendre en main l’unification politique du continent européen, et de passer à une étape indispensable du développement de l’Europe, la mise en place d’un Etat unitaire européen. Cet Etat sera doté d’un véritable pouvoir décisionnel ; il contrôlera la banque centrale et donc l’euro, mettra en œuvre une politique économique protectionniste aux frontières du continent, et combattra de manière résolue les maux qui nous touchent, à savoir chômage de masse, délocalisations, paupérisation de la population, dénatalité et flux migratoires incontrôlés.

On voit bien à travers l’impuissance des dirigeants de l’Europe, leur incapacité à se mettre d’accord sur une politique commune, le libéralisme doctrinal de la Commission Européenne et des chefs d’état et de gouvernement, « gauche » et droite confondues, que l’Europe est mal dirigée.

L’euro-socialisme, dont le PSUNE aspira à être le fer de lance, entend changer radicalement tout cela. L’Etat européen que nous souhaitons bâtir aura toutes les caractéristiques opposées à ce qui a été précédemment évoqué dans cet article. L’Europe rompra avec la politique suicidaire actuelle et utilisera tous les outils d’un état puissant et indépendant pour reprendre son destin en main. En ce sens, l’euro deviendra l’instrument de puissance qu’il aurait dû être, et ce parce qu’il sera l’outil d’un gouvernement européen démocratique et véritablement souverain.

La Turquie, toujours et encore…

En ce 9 mai 2010, l’Union Européenne continue le processus d’adhésion de la Turquie, renforçant là encore l’euroscepticisme de nombreux concitoyens. Recep Erdogan s’est permis il y a quelques semaines lors d’une visite en France de s’adresser à plusieurs milliers de migrants turcs ou de turcs naturalisés français, en leur demandant de rester eux-mêmes et de refuser toute assimilation. Ce discours, il l’a tenu à Paris devant de nombreux drapeaux turcs et aucun drapeau français. Dans son pays, il cherche par tous les moyens, par le biais notamment d’une réforme constitutionnelle et de procès douteux d’opposants kémalistes, accusés de faire partie d’un vaste complot contre son gouvernement islamique, à briser la résistance de l’armée, à neutraliser l’opposition, en particulier celle du CHP, et au final à réislamiser le pays.

L’Union Européenne ne sert pour lui que d’un moyen, comme la démocratie d’ailleurs, pour arriver à ses fins. C’est au nom des réformes institutionnelles nécessaires pour que la Turquie rejoigne l’Union qu’il met en place des politiques destinées à renforcer son pouvoir et à amener la société civile vers un conservatisme religieux accru. Erdogan ne cesse d’ailleurs de faire les yeux doux à l’Iran voisin, bien connu pour son « respect » de la volonté des électeurs et des droits de l’homme. Cet islamotropisme, qui n’a rien à voir avec l’eurotropisme d’un Kemal Atatürk, devrait à lui seul justifier l’arrêt immédiat des négociations d’adhésion.

Là encore, l’Union Européenne n’est pas capable de se défendre et de prendre des décisions qui déplairaient aux USA notamment ou aux communautés musulmanes installées en Europe occidentale. Provoquée par un premier ministre turc arrogant, mais qui a le mérite de dire ce qu’il pense, elle cède. Si au final la Turquie ne rentrait pas dans l’Union Européenne, ce serait sans doute parce qu’au final elle ne le souhaiterait pas. De même, la Chypre turque a soutenu un nationaliste turc partisan de la séparation de l’île en deux entités, ce qui arrange honnêtement les opposants, dont nous sommes, à l’intégration turque.

Le PSUNE et l’Union Européenne.

Malgré les échecs de l’Union Européenne, malgré le fait que l’euro malheureusement n’est pas au niveau de réussite qu’on espérait, il ne faut pas désespérer de l’Europe. Elle reste la seule clé de notre survie et de notre renaissance. La propagande europhobe, qu’elle soit le fait de l’extrême-gauche ou de l’extrême-droite, l’une et l’autre posant parfois les bonnes questions mais proposant toujours de mauvaises réponses, ne doit pas décourager les Européens. Il faut y répondre par une nouvelle marche en avant.

Or, on constate que les dirigeants, les élites, des états européens, ne sont pas capables de faire ce qui est nécessaire, tenant davantage à leurs prébendes qu’à l’intérêt collectif des Européens et des Européennes. A chaque fois, ils démissionnent face à l’ampleur des réformes nécessaires et face aux menaces croissantes concernant sa sécurité intérieure et extérieure. Ils ne sont pas les hommes et les femmes qu’impose la situation.

Les véritables européistes, comme les euro-socialistes du PSUNE, doivent réorienter l’Union Européenne vers ce qu’elle aurait dû être, la matrice d’une Europe fédérale, d’une Europe unitaire, de l’Europe Nation. C’est en bâtissant par le biais d’une véritable constitution européenne, qui ne soit ni un traité ni un texte supranational mais qui naisse d’une assemblée européenne constituante, l’Etat unitaire européen, avec son armée, sa police, sa justice, sa monnaie (l’€ pouvant parfaitement remplir ce rôle), que l’on pourra sortir l’Europe de la crise et de la décadence, restaurer sa puissance économique, instaurer sa puissance politique et militaire, relancer sa natalité, préserver son européanité.

Seule l’Europe, mais une Europe politique unifiée, peut nous sauver. Alors bâtissons là !

Vive l’Europe, vive le PSUNE !

Thomas FERRIER
Secrétaire Général du PSUNE
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