Vote ouvrier et vote droitier.
De plus en plus d’ouvriers européens (et également euro-américains) votent désormais pour la droite et l’extrême-droite aux élections, se tournant par exemple vers la frange la plus conservatrice du Parti Républicain aux Etats-Unis. Pendant longtemps, le Front National français était devenu le premier parti des ouvriers et on peut dire de même du FPÖ autrichien, du Vlaams Belang belge, et désormais de la Ligue du Nord (Lega Nord) italienne. Le BNP britannique connaît ses meilleurs scores ans les banlieues ouvrières blanches de Londres (Oldham, Bradford), au point où le Labour Party se rend compte qu’il perd ainsi de précieux votes. Comment expliquer ce phénomène ? Il faut pour ce faire comprendre l’évolution de la gauche, communiste et socialiste en Europe, démocrate aux USA, depuis des décennies.
Aux USA, le parti démocrate défendait pendant longtemps les « petits blancs » du Deep South (le « sud profond »), comme il s’était opposé aux « républicains noirs » avant la guerre de sécession. Aujourd’hui, les blancs du sud-est américain votent républicains, alors que le Parti Démocrate en revanche reçoit le vote des femmes, des noirs, des juifs et d’une manière générale le vote des minorités, à l’exception des latinos, dont le caractère catholique fait qu’ils se partagent entre les deux partis.
En Europe, la « gauche » a renoncé en premier lieu au socialisme pour se rallier à une forme pervertie de libéralisme, le globalisme économique, y ajoutant une bonne dose de libertarisme, et comme le Parti Démocrate précédemment évoqué, elle soutient les minorités, sexuelles, religieuses ou ethniques (issues des flux migratoires). Même le PCF qui maintient une théorique apparence socialiste, de nature essentiellement démagogique, y a de fait renoncé. Cet abandon, douloureusement ressenti par les travailleurs européens, les a amenés à voter pour l’extrême-droite, notamment dans le cas français. Plutôt opposée à l’origine à l’immigration, la « gauche » est devenue le mouvement le plus favorable à l’ouverture des frontières, au mondialisme idéologique, à la multiculturalité et à l’accueil massif, désormais vu comme un enrichissement, alors qu’il est facteur de dumping social, des populations migrantes, surtout si elles sont extra-européennes.
Ainsi l’électorat populaire européen est trahi par une « gauche » faisant les yeux doux au nouvel électorat importé, et par des « syndicats » défendant ces nouveaux travailleurs jaunes, au sens syndical de ce dernier terme. Cette double trahison, du socialisme comme de l’européanité, a durement touché la classe ouvrière, qui se réfugie dans l’abstention, dans un vote pour les droites, et éventuellement pour le PCF et le PS, pour ce qu’ils ont été et non pour ce qu’ils sont devenus. C’est bien parce que la vraie gauche est morte, ses héritiers officiels ayant renié complètement ses racines, son histoire, ses idées et ses valeurs, que les électeurs populaires en sont venus à soutenir la droite, parce que celle-ci prétend notamment arrêter ou limiter l’immigration. On n’aménage pas le libéralisme, on le combat. On ne réforme pas le Système, on le met à bas. On ne propose pas face au globalisme un alter-globalisme qui ne fait que le renforcer mais au contraire on met en avant un discours anti-globaliste.
Le PCF fut le parti des ouvriers français puis ce fut le cas du FN, provisoirement le cas de l’UMP, les ouvriers ayant été séduits un temps par le discours populiste de son candidat, Nicolas Sarkozy, mais vite dégoûtés par la présidence bling bling. Cet électorat désorienté se partage désormais dans des votes variés, une partie retournant à un vote à « gauche », réceptacle en vérité à un simple vote sanction. L’ouvrier qui vote désormais pour le FP norvégien, l’UDC suisse de Blocher, le DFP danois, se retrouve à soutenir des mouvements libéraux qui ambitionnent de libéraliser la fonction publique, de baisser les impôts portant sur les plus riches. Le FN en matière économique et sociale a un programme clairement de droite, malgré des déclarations pseudo-socialistes en faveur « des petits, des sans grade », avec toute la condescendance que peut avoir un milliardaire envers les pauvres. En clair, quel que soit son vote, le travailleur européen est perdant. Cela doit changer. Le PSUNE ambitionne d’être le parti des classes populaires européennes, et plus généralement du peuple européen, opposé aux pseudo-élites corrompus ou trop lâches pour réagir, aux technocrates, oligarques et autres ploutocrates, de Paris ou de Bruxelles. La démocratie doit être restaurée, et l’eurocratie de demain doit être le pouvoir de l’ensemble des Européens, le pouvoir des seuls Européens.
Pour qu’un nouveau socialisme se réconcilie avec l’électorat populaire indigène, européen, ce dernier doit impérativement prendre le problème migratoire à bras le corps, analyser les mécanismes politiques, économiques, sociaux, moraux et juridiques, qui l’encouragent, rompre avec le libéralisme économique par le soutien à une politique de protectionnisme économique européen, combattant réellement le chômage, les délocalisations, le dumping social, la baisse du pouvoir d’achat, s’opposant aux attaques de la droite contre la fonction publique. Socialisme d’une part, européanisme d’autre part, sont les deux mamelles d’une gauche véritable et ressourcée, d’un socialisme authentique et fidèle à la tradition du XIXème siècle. Réconcilier dans un même vote les classes moyennes et la classe prolétarienne (ouvriers, paysans, employés), les fonctionnaires et les travailleurs du privé, rassembler en somme une majorité d’européens, dans cette double dimension révolutionnaire, voilà une tâche absolument nécessaire.
Un ouvrier de la Nation Européenne de demain, se sentira honoré de contribuer à l’avenir de son peuple, de sa civilisation, et il sera respecté, et notamment respecté par un salaire digne de son travail. Les salaires des travailleurs européens devront être revus à la hausse, une hausse très significative, comme en bénéficient les travailleurs danois actuellement. Il faut réconcilier les travailleurs de notre peuple avec la gauche, une gauche déterminée, cohérente et vertueuse, l’euro-socialisme ou gauche socialiste européenne que nous incarnons ici au PSUNE !
Thomas FERRIER
Secrétaire général du PSUNE