Le président français Jacques Chirac a réaffirmé jeudi son soutien à la levée de l'embargo sur les ventes d'armes à la Chine, qu'il juge «d'un autre temps», 15 ans après le massacre de Tienanmen à l'origine de cette mesure.
Tout comme l'Allemagne, «la France est favorable à la levée de l'embargo», explique-t-il dans un entretien publié jeudi par l'agence de presse Chine nouvelle. «Nous essayons d'obtenir de l'Union européenne la levée le plus vite possible d'un embargo qui est d'un autre temps et qui ne correspond plus à la réalité des choses. Et donc que nous n'approuvons pas», ajoute-t-il.
Reste «qu'il y a des réserves fortes de la part de nos amis américains», reconnaît-il. De fait, le sous-secrétaire d'État adjoint américain pour les affaires politico-militaires Gregory Suchan se trouvait jeudi à Bruxelles pour tenter de convaincre les Européens ne pas lever cet embargo.
Les Pays-Bas et la Suède sont opposés pour l'heure à une telle mesure, ainsi que le Parlement européen et les organisations de défense des droits de l'homme, pour qui la Chine n'a pas encore assez progressé sur les questions des droits de l'homme et du statut de Taiwan.
La levée de l'embargo ouvrirait un immense marché à l'UE et surtout à la France, troisième marchand d'armes du monde (2,9 milliards de dollars en 2001), derrière les États-Unis et la Russie, fournisseur sans rival de Pékin.
Source : Cyberpresse CA