Ferrier Administrateur
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| Sujet: Le mythe d'Europe Lun 30 Aoû - 23:20 | |
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- Le mythe d’Europe.
L’Europe, notre grande patrie éternelle, tire son nom de la mythologie grecque et signifie « au beau regard ». La version traditionnelle fait d’Europe une princesse de la cité phénicienne de Tyr dont Zeus, le dieu suprême du ciel, s’était épris et qui s’unit à elle sous la forme d’un puissant taureau blanc. Mais ne retenir que cette version serait commettre une erreur et céder encore au lux ex oriente, à ce mythe qui veut que l’Europe ne doive son existence et sa civilisation qu’à l’Orient, alors qu’en vérité l’Europe ne doit rien qu’à elle-même. Le mythe des amours de Zeus apparaît bien souvent comme celui d’un dieu avec des mortelles. Or ces mortelles cachaient bien souvent des déesses immortelles. Sémélé n’était autre que la déesse phrygienne de la terre, identique à la Mat’ Zemlija slave ou à la Zemyna balte. Léda était une archaïque déesse grecque de l’amour, identique à la Lada slave et à la Rati indienne. Léto quant à elle était une déesse de la nuit, comme sa cousine indienne Ratri. Et pourquoi n’en serait-il pas pareil pour Europe. Or les épiclèses divines, c'est-à-dire les surnoms accolés aux divinités, peuvent nous aider. En effet, la Grèce connaissait une Déméter Europa, déesse honorée par les Béotiens de la cité de Laodibée selon le grec Pausanias. Déméter est la déesse grecque de la terre, la Terre-mère par excellence. Elle était la véritable épouse de Zeus, avant que son double Héra, dont le nom semble aussi signifier « terre », ne lui succède. Pour les Grecs, l’Europe était la terre par excellence, terre à laquelle ils s’identifiaient. L’idée de l’Europe comme communauté de civilisation existait déjà chez eux. Les Grecs opposaient les peuples du Nord, Celtes, Romains… et eux-mêmes, à l’orient perse ou sémitique. Plus de mille ans après, le dernier empereur polythéiste de Rome, Julien, tint des propos de même nature. Déméter était également la déesse de l’agriculture et la protectrice des céréales et du pain. Son rôle était considérable. L’Europe était le continent où l’art de la déesse semblait s’exercer avec le plus de talent, à l’opposée d’un orient aride. Elle se serait révélée aux hommes sur le site d’Eleusis, près d’Athènes, et aurait confié à ses habitants le secret de l’art de cultiver la terre. En remerciement, elle reçut un culte grandiose pour la remercier. Les Romains la vénéraient surtout pour son rôle de déesse des céréales, d’où son nom de Cérès. Déméter était la mère de nombreux dieux et déesses qu’elle eut de son époux Zeus. Parmi tous, le plus important était Arès, dieu de l’orage et de la guerre, un dieu qui sous diverses formes apparaissait dans le panthéon de tous les peuples européens. Arès était considéré comme le père des Européens par les Grecs et portait en son nom la racine du nom qu’Iraniens et Indiens se donnèrent, Arya, « les Nobles ». Arès, « le noble, le brave », était l’ancêtre originel avec son épouse, déesse de l’aurore et de l’amour, du doux nom d’Eôs, l’ « aurore », plus connue sous celui d’Aphrodite, « celle qui est née de l’écume des mers », des peuples européens. Sa variante titanesque était Japet, qui devint le Japhet de la bible et ce fut sous le nom de Japhétides que se voyaient les Européens du Moyen-Âge. C’est sous la bannière du dieu de la guerre que les Romains, « fils de Mars », se lancèrent à la conquête de leur empire. Europe ne mourut pas avec la christianisation. Face aux conquérants musulmans, l’Espagne catholique appela à l’aide tous les Europenses. C’est encore Europe qui en 1789 apparaît sous les traits de la nouvelle Cérès que se donne la République, Marianne. Et c’est le mythe de Zeus le taureau et d’Europe que choisirent les Grecs d’aujourd’hui pour leurs pièces de deux euros. Au-delà des siècles, l’Europe renoua avec son passé ; la boucle est bouclée. L’Europe appelle à l’unité de nos peuples afin que cette terre bénie des dieux et de Dieu demeure resplendissante. L’Europe est la lux mundi, « la lumière du monde », et si elle s’éteint, le monde se recouvrira de ténèbres. Mais tel le phénix qui, au seuil de la mort, se jette dans un feu régénérateur, pour surgir quelques instants après plus étincelant encore, l’Europe, la terre par excellence, renaîtra. Soyons les annonciateurs de la renaissance de l’Europe éternelle, pour que l’Europe de demain soit plus belle encore que celle de jadis.
Thomas Ferrier | |
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