Une école
maternelle
enSuède a
décidé de
lutter
contre le
sexisme en
enlevant
tous les
signes qui différencient filles
et garçons.
L'école maternelle "Egalia" à Stockholm,
en Suède, tente de lutter contre les
clichés qui différencient filles et garçons.
Pour éviter au maximum de tomber
dans les stéréotypes, le personnel
éducatif a tout vérifié. Du choix des
livres à la décoration, en passant par les
jouets, tout est fait pour ne pas créer de
différences notoires entre les deux
sexes. D'ailleurs, les enfants sont
appelés des amis, et les professeurs
évitent au maximum les mots "il" et
"elle". Les sujets abordés avec les
enfants parcourent également tous les
thèmes. De nombreux livres de leur
bibliothèque parlent de l'homosexualité,
de l'adoption ou du divorce. Aussi,
lorsqu'un plombier, un électricien ou
autre vient à l'école, il est appelé par
les enfants et leurs professeurs "une
poule", afin de ne pas se focaliser sur le
sexe de la personne.
"La société attend des filles qu'elles
soient mignonnes, gentilles et jolies et
des garçons qu'ils soient virils, rudes et
souriants. Egalia leur donne
l'opportunité fantastique d'être ce qu'ils
veulent", explique Jenny Johnsson,
enseignante de 31 ans, au Huffington
Post. Cette école, financée par des fonds
publics, est une démonstration des
efforts qu'opère la Suède pour l'égalité
des sexes. Pour le pays, trop de pouvoir
est donné aux garçons et ce
rééquilibrage des sexes est une mission
prioritaire du programme éducatif
national. Et les Suédois ont mis en place
les moyens nécessaires. Des pédagogues
ont été recrutés pour identifier les
comportements risquant de renforcer
l'inégalité garçon-fille et mieux les
combattre.
Des méthodes contestées
Pourtant certains parents se demandent
si cette éradication des différences entre
lesgarçons et les filles ne va pas trop
loin. Cette politique, selon eux, pourrait
à terme ne pas les préparer au monde
extérieur. Des psychologues également
se posent la question, à savoir si cette
solution est la meilleure. "Le genre de
choses que les garçons aiment faire,
courir, se battre avec des épées en bois,
sera bientôt désapprouvé. La neutralité
des sexes consiste dans ce cas à
émasculer la masculinité", explique Jay
Belsky de l'université de Californie.
Les demandes d'inscription affluent dans
cette école et seul un couple a retiré son
enfant pendant l'année.Egalia se défend
de toute suppression des sexes. "Ce qui
importe, c'est que les enfants
comprennent que leurs différences
biologiques ne signifient pas pour autant
que les garçons et les filles ont des
intérêts et des capacités différents",
affirme le directeur de l'école, Lotta
Rajalin. "Il s'agit de démocratie. A
propos de l'égalité humaine."