L'Apocalypse selon "saint" Thomas ;)

Citation :: Une étude de l'Apocalypse

03/09/05 9.07 t.u.

Yohanon contre la nouvelle Babylone.

Après le désastre de Jérusalem et la destruction du temple par les légions de Titus, après le suicide des Judéens de la citadelle de Massada, le judéo-chrétien Yohanon évoque le combat contre Rome dans son Apocalypse. La haine contre la cité de Romulus dont il témoigne s'explique par les persécutions dont les Juifs, et parmi eux les Chrétiens, ont été victimes de la part des empereurs, depuis Caligula jusqu'à Vespasien et Titus.

Dans l'Apocalypse apparaît en premier lieu l'annonciateur de la destruction du monde. Celui-ci est représenté par une symbolique juive car accompagné de sept chandeliers et de sept étoiles. Le personnage muni d'une épée a des cheveux blancs, des yeux de feu et un visage solaire (II.13). Par la suite apparaissent les quatre cavaliers de l'Apocalypse dont les trois premiers par leurs couleurs représentent la trifonctionnalité aryenne.

Le premier cheval est blanc, son cavalier a un arc et une couronne et symbolise la victoire. Il représente donc bien la première fonction. Le second est roux, son cavalier porte une grande épée, et tous deux symbolisent la guerre, c'est-à-dire la deuxième fonction. Le dernier est un cheval noir et son cavalier porte une balance ; il symbolise l'infertilité de la terre, relevant ainsi de la troisième fonction de production. Enfin, le quatrième, évoqué séparément, est de couleur pâle et symbolise la mort dont échappe aux trois fonctions (VI 2).

Ensuite apparaissent les monstres de la destruction. Le premier dragon est roux, a sept têtes et sept cornes. Il symbolise Rome et s'oppose à l'archange Michel. C'est aussi Satan, le serpent ancien (XII 3). Un autre avec dix cornes cette fois apparaît aussi contre lequel s'oppose l'agneau de Dieu monté sur la colline de Sion, symbole juif par excellence. En XIV 3, Yohanon annonce la destruction de la nouvelle Babylone puis en XVII 1 l'évoque comme grande prostituée (« lupa » signifie louve et prostituée en latin), comme une femme « enivrée du sang des saints et des martyrs » (6), gouvernée par le huitième roi qui serait peut-être Titus, l'empereur qui triompha de la Judée, ou encore Domitien, ennemi des judaïsants et donc des chrétiens. Logiquement ce devrait être Vitellius mais après Néron plusieurs empereurs dominèrent pour peu de temps ; l'information a pu arriver de manière fragmentaire à l'auteur juif de ce texte. En tout cas, tout laisse penser à un flavien.

Apparaît ensuite le cavalier au cheval blanc, à l'épée tranchante, aux yeux de feu et au sceptre de fer, le sauveur qui annonce la nouvelle Jérusalem. Ce sauveur sera Jésus revenu mais les juifs y verront plutôt Bar Koshba (XXI 2). L'influence iranienne voire indienne domine dans ce texte, qui récupère aussi la haine juive contre les Romains. Les dragons rappellent le dragon satane iranien Azi Dahaka, vaincu par le héros Feridun qui n'est autre que le sauveur, le Saoshyant, qui deviendra le douzième imam dans l'islam iranien. Un cavalier à l'épée sur un cheval blanc, Kalki ou Kalkin, dernier avatar de Vishnu, apparaît à la fin du Kali Yuga dans le brahmanisme. Les chevaux, du moins les trois premiers, correspondent aux trois couleurs et fonctions des Aryens, dont les Romains. Là encore une influence iranienne est probable.

Ce texte postérieur à la chute de Jérusalem prophétise la chute de Rome, perçue comme une nouvelle Babylone décadente, et la victoire de Sion par le retour du messie Jésus, nouveau sauveur, qui annonce la parousie. Le huitième empereur, Néron réincarné, est sans doute Domitien mais le texte de Yohanon annonce la destruction de la cité de manière imminente. En fait, Rome devra attendre 410 A.D pour connaître la défaite majeure face aux Germains d'Alaric, ceux-ci étant d'ailleurs chrétiens.

Jérusalem détruite ainsi que son temple, les chrétiens persécutés, Massada tout cela suscite chez Yohanon la haine de Rome comme probablement l'enseignait déjà le nationaliste Yeshua lui-même, comme de nombreux juifs pouvaient aussi la ressentir. Mais le judaïsme réagira par un retour à une morale intégriste et finira par ostracier les judéo-chrétiens, ce qui arrangera a posteriori la stratégie de Saül de Tarse d'ouverture aux païens. Et annoncera ainsi la christianisation de Rome par ceux-là même qui la haïssaient.

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