Médecine
LifeHand : la main bionique qui change la vie
Il y a un peu plus d'un an, le 20 novembre 2008, qu'a été implantée la
première main artificielle contrôlée par les nerfs du patient lui-même.
Cette prouesse est le fruit de la collaboration entre la Scuola
Superiore Sant'Anna de Pise et l'Université Campus Biomedico de Rome
(UCBM). Développée à Pise dans le cadre du projet "LifeHand", la main
bionique à cinq doigts indépendants, a été implantée à un
italo-brésilien qui avait subit une amputation jusqu'à la moitié de
l'avant-bras suite a un accident de la route. L'opération a été
effectuée par un groupe de neurologues, d'orthopédistes, de
neurochirurgiens et de bioingénieurs, réunis au Campus Biomedico de
Rome.
Tous les détails du projet "LifeHand", y compris les
images en avant-première de l'intervention chirurgicale, ont été
présentés au cours de la conférence de presse qui s'est tenue le 2
décembre dernier, à laquelle ont été présentés les chercheurs impliqués
ainsi que le patient qui s'est porté volontaire à l'opération. L'homme
parvient a "dialoguer" avec la main artificielle et échanger ainsi des
commandes de mouvement et des sensations tactiles grâce a quatre
électrodes implantées dans les nerfs médians (au niveau du poignet) et
ulnaires (au niveau du coude). La main est ainsi contrôlée directement
par le système nerveux du patient qui réussi à guider le mouvement du
membre en serrant le poing, en fermant les doigts et même en bougeant
l'auriculaire.
"La difficulté principale a été d'individualiser
et d'isoler les nerfs du bras responsables des mouvements de la main."
explique Paolo Maria Rossini, neuroscientifique et responsable
scientifique du projet pour l'UCBM. "Une fois ce travail minutieux
effectué, nous avons implanté les électrodes en tungstène qui ont
servit de pont entre les impulsions du cerveau et les mouvements de la
main".
Après une première période d'entrainement, Pierpaolo
Petruzziello, le jeune patient de 27 ans implanté, a réussi à contrôler
trois types de prise différents avec la main robotique, et ce avec un
taux de réussite supérieur à 85%. A présent, il se porte bien et est
impatient de pouvoir disposer intégralement de cette technologie, qui
n'a pour l'instant été testée que pendant un mois. "Il faudra attendre
encore au moins 3 ans - explique Paolo Maria Rossini - avant que le
patient puisse définitivement avoir la main robotique. Avant de penser
à un implant permanent, ou presque, il nous faudra d'abord obtenir
toutes les autorisations nécessaires."
Pour l'instant, les
scientifiques sont très optimistes, si bien qu'ils ont déjà commencé à
travailler sur des électrodes et des prothèses encore plus
sophistiquées et légères. Les scientifiques de Pise viennent à peine de
réaliser une nouvelle version super légère. Ces résultats représentent
une victoire écrasante pour la recherche italienne qui se place ainsi
incontestablement à l'avant-garde au niveau mondial.
Tous les détails du projets sur le site de l'UCBM (en anglais): http://www.unicampus.it/lifehand/a-challenge-lifehand