Bruno Consul
Nombre de messages : 2109 Localisation : Nation européenne.
| Sujet: Rudyard Kipling – L’Etranger Mar 20 Oct - 9:28 | |
| - Citation :
The Stranger The Stranger within my gate, He may be true or kind, But he does not talk my talk– I cannot feel his mind. I see the face and the eyes and the mouth, But not the soul behind. The men of my own stock, They may do ill or well, But they tell the lies I am wanted to, They are used to the lies I tell; And we do not need interpreters When we go to buy or sell. The Stranger within my gates, He may be evil or good, But I cannot tell what powers control– What reasons sway his mood; Nor when the Gods of his far-off land Shall repossess his blood. The men of my own stock, Bitter bad they may be, But, at least, they hear the things I hear, And see the things I see; And whatever I think of them and their likes They think of the likes of me. This was my father’s belief And this is also mine: Let the corn be all one sheaf– And the grapes be all one vine, Ere our children’s teeth are set on edge By bitter bread and wine. L’étranger qui passe mon portail, Il peut être sincère ou aimable, Mais il ne parle pas ma langue, Je ne peux pas connaître son esprit Je vois son visage et ses yeux et sa bouche, Mais pas l’âme qui est derrière.
Les hommes de mon propre sang, Ils peuvent faire le mal ou le bien, Mais ils disent les mensonges que je connais. Ils connaissent les mensonges que je dis, Et nous n’avons pas besoin d’interprète Lorsque nous allons acheter et vendre.
L’étranger qui passe mon portail, Il peut être mauvais ou bon, Mais je ne peux pas dire quel pouvoir le contrôle Quelle raison gouverne son humeur ; Ni quand les dieux de son lointain pays Reprendront possession de son sang.
Les hommes de mon propre sang Ils peuvent être très mauvais, Mais au moins ils entendent les choses que j’entends Et voient les choses que je vois ; Et quoi que je pense d’eux et de leurs goûts Ou qu’ils pensent de mes goûts.
C’était la croyance de mon père Et c’est aussi la mienne : Le grain doit former une seule gerbe Et la grappe doit donner un seul vin, Et nos enfants doivent se faire les dents Sur le pain dur et le vin. Rudyard Kipling (1865-1936) | |
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Eisner Citoyen
Nombre de messages : 77
| Sujet: Re: Rudyard Kipling – L’Etranger Mar 20 Oct - 10:28 | |
| Ce texte est tout à fait d'actualité, mutatis mutandis bien sûr, c'est-à-dire une fois dépassées les barrières de la langue, l'appartenance européenne remplaçant l'appartenance britannique. Cela dit, même à l'époque de Kipling, il n'est pas sûr qu'il n'y ait pas eu quelques nuances entre Anglais, Gallois et Ecossais.
Malheureusement personne ne semble avoir retenu le message. Ni Marine Le Pen, incapable de faire hier une différence entre "l'intégration" des européens et celle des autres, Ni Sarkozy aujourd'hui, ventant les mérites de la France terre d'accueil universelle. Ou bien on se permet la spoliation des élites allogènes ou bien on s'impose d'accueillir "toute la misère du monde". Comme celui qui s'autoriserait à prendre chez son voisin ce qu'il a de mieux ou au contraire s'imposerait de récupérer ses ordures. | |
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