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 Une rentrée politique sous le signe de la rupture.

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Ferrier
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Ferrier


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Une rentrée politique sous le signe de la rupture. Empty
MessageSujet: Une rentrée politique sous le signe de la rupture.   Une rentrée politique sous le signe de la rupture. EmptyDim 11 Oct - 13:00

Irlande, les raisons d’un oui massif.

Avec 67.13% des suffrages en faveur du « oui » au second référendum sur le Traité de Lisbonne qui s’est déroulé le 2 octobre 2009, alors même que le taoiseach (« premier ministre ») Brian Cowen est totalement déconsidéré aux yeux de l’opinion irlandaise, les Irlandais ont validé un texte après avoir obtenu en échange de leur accord beaucoup de concessions en leur faveur.

En premier lieu, au nom d’une neutralité dénuée aujourd’hui de sens dans un tout autre contexte que celui des années 40, l’Irlande enterre encore un peu plus l’idée même d’une défense européenne indépendante et au nom de sa souveraineté toute future armée européenne.

En second lieu, des garanties lui sont apportées en matière de maintien de l’interdiction de l’avortement. Ainsi en cas de viol, les jeunes femmes irlandaises, même mineures, devront se faire avorter hors du pays. Il n’est certes pas question de nier le caractère problématique de l’avortement, dans une période où l’Europe est en grave crise démographique, mais toute règle doit pouvoir admettre des exceptions. Le côté clérical de cette interdiction n’ajoute rien, bien au contraire, à sa crédibilité. Enfin, relancer la natalité est une mesure qui doit être prise en amont et non en aval.

Enfin, l’Irlande conservera par principe son commissaire, ce qui signifie que c’est un autre pays qui devra renoncer au sien. Belle égalité de traitement entre les peuples en perspective.

Une fois que l’Irlande a été rassurée sur le caractère non-fédéral de l’Union Européenne, elle a pu voter oui les yeux fermés. Les cadeaux souverains qu’elle a reçus pour acheter son vote ont fonctionné. Reste un autre argument semble-t’il déterminant, c’est que l’Irlande est désormais en récession et va avoir besoin des aides communautaires pour se remettre d’aplomb. Elle redécouvre ainsi les charmes de l’Union Européenne en période de vache maigre.

Hier les Irlandais votaient non pour de mauvaises raisons souverainistes, négligeant de vrais arguments qui pouvaient exister pour le non, comme l’adhésion de la Turquie ou la politique libérale, et aujourd’hui ils votent oui pour également de mauvaises raisons européistes.

La question essentielle que les Irlandais auraient dû se poser : avons-nous un destin commun avec les autres européens et si oui, ce texte sert-il les intérêts de l’Europe et des Européens.

La danse des europhobes.

Declan Ganley a échoué aux élections européennes, le seul député Libertas en Europe étant Philippe de Villiers, et échoue à nouveau ce vendredi. Mais si un europhobe est à terre, trois sont prêts à prendre le relai.

Il y a Leç Kaczynski, le moins courageux de la bande. Samedi 10 octobre 2009, il a cédé et a signé le traité. On pouvait craindre le fait que le président polonais pourrait temporiser ou chercher des arguments pour repousser l’échéance. Au final, il signe sans tergiverser, comme il s’y était engagé en cas de victoire du oui à Dublin.

Vaclav Klaus est d’une autre nature. Entêté, il va tout essayer pour repousser les délais jusqu’aux élections britanniques de printemps 2010, en espérant que le conservateur David Cameron, en tête dans les sondages, va s’y imposer. Si c’est le cas, ce dernier s’est engagé à soumettre par référendum le traité de Lisbonne à son peuple, en sachant que l’opinion britannique pourrait suivre son nouveau futur premier ministre dans l’europhobie. Aux dernières élections européennes, UKip, le mouvement souverainiste, atteignait 18% des suffrages, et le BNP, nationaliste, récoltait 6.5% des suffrages. Dans ce cadre, le traité de Lisbonne serait en grand danger.

Klaus a demandé aux sénateurs de son parti, l’ODS, de saisir à nouveau la cour constitutionnelle afin de vérifier la conformité du traité avec la loi tchèque. Cette mesure est destinée à ralentir une ratification pourtant validée par la majorité des députés et des sénateurs. L’objectif est clair : repousser le traité jusqu’au moment où Cameron le mettra à mort. Klaus demande également une modification du traité, modification trop tardive pour être crédible, afin que la Tchéquie puisse bénéficier d’une exception, dont bénéficieront la Pologne et le Royaume-Uni, au traité, à savoir la non-application de la Charte des Droits Fondamentaux dont Klaus est persuadé qu’elle permettrait aux allemands des Sudètes, spoliés de leurs biens en 1945, de demander des dédommagements. On retrouve dans cet argumentaire la germanophobie classique de certains pays d’Europe centrale.

A ce petit jeu, les alliés des USA sont très dévoués. Les conservateurs font partie pleinement du parti américain en Europe. Bien que le traité de Lisbonne soit fort peu satisfaisant aux yeux des européanistes authentiques que nous sommes, l’acharnement de ses adversaires à son égard le rend presque sympathique.

Les europhobes dénoncent un déni de démocratie quand les résultats ne leur sont pas favorables alors qu’ils demandent en revanche un respect sourcilleux du vote dans l’autre cas. Ce double discours, qui peut tromper quelques ahuris, est passablement agaçant en plus de malhonnête. A l’exception de la question turque et de la question sociale, la plupart des arguments des « nonistes » étaient bassement chauvins.

Elections : changement et continuité.

Malgré la crise, deux gouvernements sortants en Europe sont parvenus à se faire réélire malgré des pertes significatives.

En Allemagne, la CDU/CSU et la SPD reculent nettement, ce dernier tombant sous la barre des 23%, score le plus bas depuis 1893. La CDU seule n’obtient que 27.3% des voix, et le renfort de la CSU, elle-aussi nettement en baisse, avec 6.5% des voix, ne permet à la démocratie chrétienne que de dépasser la barre des 33%, le plus mauvais score depuis 1949.

Dans le contexte d’une grande coalition sortante, il est assez logique que les mouvements minoritaires qui en étaient exclus bénéficient d’un regain électoral significatif. La FDP, avec 14.6% des voix, est le grand gagnant de ces élections législatives, bien qu’étant un parti ouvertement libéral en matière économique, alors même que le libéralisme a montré ses faiblesses. A l’opposé, Die Linke, mouvement d’extrême-gauche, s’en sort très bien, au détriment de la sociale-démocratie, avec un score de 11.9%, bien supérieur à ce qui était annoncé par les sondages. Le pari d’Oskar Lafontaine, dissident de la SPD, semble gagné. Toutefois, bien que la pression de la gauche de la SPD se soit accru à l’issue de cette défaite, l’idée d’une alliance au niveau national entre la SPD et Die Linke semble encore éloignée. Franz Münfering par exemple, dirigeant important des sociaux-démocrates, avait par le passé qualifié Die Linke de mouvement « national social », une façon de le diaboliser. Enfin, les Verts (Die Grünen) progressent également au détriment des deux grands partis allemands, avec un score de 10.7%, soit 3% de plus qu’en 2005.

Paradoxalement, l’autre grand perdant de cette élection est l’extrême-droite. Avec 0.4% des voix, les Republikaner continuent leur agonie alors que la NPD, parti que l’on considérait auparavant comme en progression, n’obtient que 1.4% des voix, dépassant toutefois les 3.1% en Allemagne de l’Est. Enfin, la DVU récolte 46.000 voix et 0.1%. En tout, la droite nationale allemande n’obtient que 1.9% des suffrages contre 2% en 2005. En 1969, à l’issue d’une grande coalition, la NPD avait récolté 4.3% des voix et échoué de peu à l’entrée au parlement. Dans un contexte là encore extrêmement favorable, elle échoue lamentablement.

Au Portugal, le Parti Socialiste de Jose Socrates, parti sortant, a obtenu 36.55% des voix et 97 sièges. Le centre-droit, le Parti Social-démocrate, jadis dirigé par le président de la commission européenne Gustavo Barroso, n’obtient que 29.11% des voix et 81 sièges. Dans un tel contexte, les socialistes portugais n’ont d’autre choix que de s’allier avec l’extrême-gauche, incarné d’une part par les communistes du PCP, qui ont obtenu 7.86% des voix et 16 sièges, mais aussi par le « bloc de gauche », formation d’extrême-gauche, qui avec 9.82% des voix et 21 sièges réussit à devenir incontournable. Pour gouverner, Socrates n’a donc pas d’autre choix que de mettre en place une coalition de gauche plurielle. Enfin, la droite conservatrice incarnée par le Parti Populaire, plus radical que son cousin espagnol, obtient 10.43% des voix, ce qui constitue un excellent score pour ce mouvement politique.

On notera que si l’extrême-gauche obtient un score très important, 18.69% des voix toutes formations confondues, l’extrême-droite, dans sa version monarchiste (PPM, 0.27% des voix), et dans sa version nationale-populiste (PNR, 0.2% des voix), reste marginale, malgré un flux migratoire significatif.

En revanche, la Grèce a connu dimanche dernier des élections législatives qui ont mis fin au gouvernement de droite de Caramanlis sur un score désastreux pour son parti, la Nouvelle Démocratie. Le parti socialiste (PASOK) est en effet le grand vainqueur de ce scrutin avec près de 44% des voix et 160 sièges sur 300, ce qui signifie qu’il est en mesure de gouverner sans besoin du moindre allié. La Nouvelle Démocratie, avec 33.5% des voix environ mais seulement 91 sièges, est loin derrière et son dirigeant a d’ailleurs officiellement pris sa retraite suite à cette défaite.

L’extrême-gauche est, comme au Portugal, extrêmement forte, dans ses différentes composantes. Le courant trotskyste incarné par le mouvement « Syriza » obtient 4.6% et 13 sièges, alors que le parti communiste grec (KKE) a obtenu 7.54% des voix et 21 sièges. Si on cumule l’ensemble des scores des différents mouvements d’extrême-gauche, dissidents communistes en tête, elle obtient 12.84% des voix. En revanche, à la différence du Portugal et de l’Allemagne, la droite nationale, incarnée par le LAOS réussit un bon score, 5.63% des voix et 15 sièges, même s’il est moindre que celui obtenu aux élections européennes, où le LAOS avait dépassé les 7%, mais avec un taux de participation bien inférieure. Le parti a surtout réussi de bons scores en Attique et à Athènes même en particulier. Enfin, les néo-fascistes de l’Aube Dorée (« Hrysi Avgi ») obtiennent 0.29% des voix.

Conclusion.

Les différentes élections de septembre et octobre 2009 en Europe indiquent quelques tendances lourdes. L’extrême-gauche est en forte progression, bénéficiant d’un affaiblissement de la gauche sociale-démocrate, sauf en Grèce, et des conséquences de la crise. En France, les chômeurs votaient encore récemment pour la droite nationale, alors qu’en Allemagne, ils soutiennent Die Linke, et la NPD n’a pas été capable, même à l’est, de concurrencer ce mouvement au sein de l’électorat populaire.

Avec les excellents scores de l’extrême-gauche au Portugal et en Grèce, des terres ceci dit très favorables à ce courant d’opinion car anciennes dictatures nationalistes, et avec la forte progression notamment en Allemagne de l’Ouest de Die Linke, les forces anticapitalistes connaissent un regain significatif et mettent à mal la gauche plus traditionnelle. Certes, le PASOK peut se passer d’eux, mais pas le PSP de Socrates, qui est obligé de se coaliser avec eux et de renoncer à un programme centriste. Enfin, Die Linke gêne considérablement la SPD, bien qu’une coalition SPD-Die Linke-Die Grünen ne suffirait pas à vaincre la coalition qui se met en place, à savoir l’alliance CDU-CSU-FDP.


Thomas FERRIER
Secrétaire Général du PSUNE
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