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 La vraie religion de l'Europe

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Ferrier
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Ferrier


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MessageSujet: La vraie religion de l'Europe   La vraie religion de l'Europe EmptySam 22 Aoû - 22:11

La vraie religion de l’Europe.


Il est coutumier de définir l’Europe comme une civilisation chrétienne ou judéo-chrétienne si on l’aborde sur le plan de la spiritualité. Pourtant elle doit son nom à un personnage de la mythologie grecque, à Europê, princesse phénicienne ou crétoise et l’une des nombreuses maîtresses du dieu du ciel Zeus, mais qui en Béotie désignait la déesse de la terre, Déméter. Ainsi l’union de Zeus et d’Europe n’est rien d’autre que la traditionnelle hiérogamie, l’union du ciel et de la terre, du principe masculin et du principe féminin.

En effet, avant la christianisation de notre continent, l’Europe était polythéiste et se rattachait à plusieurs traditions culturelles plus ou moins apparentées. La tradition principale était la tradition indo-européenne qui regroupait la plupart des polythéismes européens, notamment le grec, l’italique, le celtique, le germanique, le balte et le slave. D’autres traditions plus mineures existaient également, à savoir les polythéismes finno-ougriens, caucasiens et basque.

Avant d’étudier plus particulièrement ces religions indigènes, on peut s’interroger sur le fait qu’on ne définisse pas l’Europe par ses traditions authentiques, nées de son génie propre. La période chrétienne de l’histoire de l’Europe représente environ 5% de notre histoire, entre 500 et 1500 ans d’existence selon les pays du continent. La christianisation de l’Europe s’est faite par opposition à ces religions mais depuis longtemps les folkloristes savent que celle-ci a été superficielle et que nos traditions religieuses sont davantage des traditions païennes christianisées que des traditions chrétiennes. On songera ainsi à la fête de Noël, date de la naissance du Christ selon la décision en ce sens de l’empereur romain Constantin, et qui a été sciemment placée à la date d’anniversaire du dieu romain du soleil, Sol. En outre, le soldi ou « jour du soleil » a été attribué au dieu chrétien, le transformant en domini dies, le « jour du seigneur » à la même époque.

En réalité, la christianisation de l’Europe ne s’est absolument pas faite selon la « légende dorée » que même dans l’école républicaine on continue d’enseigner aux élèves. On la présente comme un phénomène inéluctable et naturel, l’adoption d’une nouvelle religion par les populations européennes étant décrite comme rapide et aisée. En clair, les Européens auraient spontanément renoncé à leurs traditions immémoriales pour adopter une nouvelle religion, issue du Proche-Orient, et qui sur bien des points, tant au niveau des valeurs que des traditions, différait radicalement des premières. Mais c’est passer sous silence la christianisation telle qu’elle a réellement eu lieu. Présenter l’Europe comme chrétienne, alors qu’elle ne l’est que superficiellement, c’est sciemment rejeter les traditions européennes authentiques telles que conservées dans notre folklore et telles que reconstituées par au moins trois siècles de recherche historique. C’est au final faire preuve d’une forme d’europhobie, à savoir que l’Europe devrait sa religiosité à l’Orient et pas à elle-même.

Avant d’évoquer les conditions de la christianisation, il convient en premier lieu de définir ces traditions polythéistes européennes qui existaient préalablement à cette nouvelle religion, d’en déterminer les caractéristiques principales, en privilégiant l’étude spécifique des paganismes indo-européens.

Dans les différents polythéismes européens, d’essence indo-européenne ou non, on retrouve globalement les mêmes divinités, bien que parfois le sexe de ces dernières change selon les différentes traditions. On retrouve systématiquement un puissant dieu du ciel, roi des dieux, garant de la souveraineté. Il est connu chez les Indo-Européens sous le nom de *dyeus pater, le ciel père, dieu de la lumière du jour, associé naturellement à la couleur blanche. *Dyeus a évolué sous la forme du Zeus grec et du Jupiter romain, deux divinités disposant de la foudre comme arme de prédilection, mais aussi sous la forme du Tyr germano-scandinave ou du Dievas balte, qui en sont dépourvus. On le retrouve également, hors du monde indo-européen, sous les traits du dieu finnois Jumala, du hongrois Isten, du tchétchène Diala ou encore du basque Urtzi. Ce dieu est associé à une déesse majeure du panthéon, mère et reine des autres dieux, incarnée par la déesse de la terre, par la « terre-mère », qui est l’épouse du dieu préalablement évoqué. Chez les Indo-Européens, elle porte le nom de *dhghom mater, et on la retrouve également avec la déesse finnoise Maama-Eno, la basque Lur ou encore la hongroise Foldanyanka.

Ces deux divinités sont les ancêtres de l’ensemble des autres, bien qu’elles aient pu avoir elles-mêmes, dans certaines traditions, des ascendants. Dans tous les panthéons d’Europe, elles en sont à la tête. Les autres divinités de base, qui en sont issues, sont les garants des forces de la nature, des éléments en général. Partout on retrouve un dieu ou une déesse du soleil, un dieu ou une déesse de la lune et des divinités incarnant le vent, le feu, l’eau, la forêt, la montagne, l’orage, les étoiles ou encore l’aurore, à savoir les éléments ou les phénomènes atmosphériques. A ces divinités de base s’ajoutent celles concernant plus spécifiquement les activités humaines et qui en général sont les divinités naturelles enrichies de nouvelles fonctions. Prenons le cas spécifique de la tradition indo-européenne telle que reconstituée par la mythologie comparée.

Selon cette tradition, le dieu du ciel et la déesse de la terre ont engendré un dieu de l’orage et de la guerre, ces deux fonctions étant associées car la guerre est sur le plan humain comparable à l’orage sur le plan atmosphérique, à savoir un lieu d’affrontement, de violence, de bruit également. A la clameur des combattants répond le tonnerre. Ce dieu est, avec *dyeus pater, le plus important du panthéon, jouissant de nombreuses autres fonctions. Il incarne en effet la virilité, la force d’une manière générale, et toutes les valeurs héroïques qu’on attend des citoyens et tout particulièrement des combattants. Symboliquement lui sont associés tous les animaux liés à la fertilité masculine, à l’orage, à la guerre bien sûr. Cela comprend les animaux réputés pour leur caractère belliqueux, à l’instar du coq ou du taureau, mais aussi ceux liés aux combattants, comme le cheval, et d’une manière générale aux animaux prédateurs, à l’instar du loup et de l’ours.

Ce dieu a une sœur et épouse avec laquelle il rivalise au combat mais aussi avec laquelle il s’unit et est ainsi père d’une descendance divine de seconde génération. Cette déesse est celle de l’aurore, et cette fonction atmosphérique est enrichie de celle de l’amour, sentiment humain par excellence. Si son époux représente l’homme en tant que mâle, celle-ci représente le principe femelle. En plus d’être l’incarnation de l’amour et de la fertilité féminine, cette déesse a également un rôle guerrier et aussi celui d’être une divinité de la sagesse. On la retrouve dans la mythologie grecque sous les traits de trois déesses, à savoir la déesse Athéna, qui associe la guerre à la sagesse, et qui est représentée en rivale et ennemie du dieu Arès, qui correspond au dieu indo-européen *maworts que j’ai évoqué en tant que maître de l’orage, mais aussi la déesse Eôs, « l’aurore », symbolisée comme une éternelle amoureuse, et enfin la déesse Aphrodite, déesse de l’amour proprement dit et qui a un rôle exclusivement pacifique.

Le feu est également un élément clé de la religiosité indo-européenne. Il est incarné par plusieurs divinités, selon qu’il s’agit du feu céleste, sous la forme du soleil, incarné par son dieu, et sous la forme de l’éclair, lié au dieu de l’orage, ou selon qu’il s’agit du feu terrestre, incarné par le dieu du feu ou dans une mission spécifique par une déesse du foyer, c'est-à-dire du feu domestique. On retrouve ces deux dernières fonctions à Rome avec le binôme Vulcain – Vesta. Le premier, d’une importance bien plus considérable, est le feu non maîtrisé, qu’il provienne des volcans ou de la chute d’un éclair. Vulcain est d’ailleurs également le dieu des incendies. En revanche, Vesta, honorée comme déesse protectrice de la cité et de la famille, n’inspire pas la crainte et se limite à un rôle bienveillant.

Au feu répond l’eau sous ses diverses formes, y compris les vastes océans. On retrouve un dieu des mers chez tous les peuples indo-européens, et il semble que son symbole ait été un trident, puisqu’on retrouve cette arme de prédilection tant chez le Poséidon grec que chez l’Aegir germanique et les divinités baltes de la mer. Poséidon est ainsi au sens strict le « maître des eaux » avant de devenir l’empereur des mers. Ce dieu de la mer suscite la crainte des marins car il est imprévisible, comme l’est la tempête. En tant que dieu des eaux, il veille à fournir le précieux liquide aux populations et protège les rivières et les lacs. Dans cette fonction, il n’est guère craint mais on attend également peu de sa part.

Reste l’air qui est l’espace privilégié du dieu du vent. Ce dieu accompagne généralement le dieu de l’orage et comme lui il a un rôle guerrier évident, mais ne dispose pas des autres fonctions de ce dernier. Son rôle s’est d’ailleurs progressivement réduit au sein des religions antiques, où l’intégralité de ses fonctions guerrières a été assumée par le dieu de la guerre lui-même. Toutefois, chez les Germains, sous les traits du dieu Wotan ou Odin, il a conservé un rôle important. C’est le dieu de la fureur guerrière plus que de la guerre elle-même et ne jouit pas beaucoup de la considération des fidèles.

Les astres, que sont la lune et le soleil, complètent ce panthéon de base, et ont eu à l’origine un rôle très important. Dans l’antiquité, le dieu du soleil, qui est une déesse dans le monde nordique, apparaît bien souvent sous la forme de deux divinités différentes, l’une représentant l’astre lui-même, comme l’Hélios grec et le Sol italique, l’autre représentant la dimension lumineuse de l’astre. Ce dieu solaire, appelé Apollon en Grèce et Balder en Scandinavie, est le dieu de la lumière, de la beauté masculine et des arts. Il incarne l’esprit divin par excellence et patronne tout ce qui relève de la culture. En ce sens, ce dieu est la forme intellectuelle du soleil. Hélios et Apollon généralement se confondent comme conducteur du char du soleil dans la mythologie grecque, rappelant l’époque antérieure où ils ne formaient qu’une seule divinité. La déesse de la lune, car elle apparaît davantage sous des traits féminins que masculins, même si la lune est un dieu guerrier chez les Germains et les Baltes par exemple, est plus effacée et elle est généralement concurrencée par la déesse de la chasse, comme c’est le cas avec l’Artémis grecque, la Diane romaine ou la Dziewona slave. Ainsi, si Apollon et Diane sont des dieux très importants à Rome, Sol et Luna sont très marginaux.


Dernière édition par Ferrier le Sam 22 Aoû - 22:12, édité 2 fois
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Ferrier
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MessageSujet: Re: La vraie religion de l'Europe   La vraie religion de l'Europe EmptySam 22 Aoû - 22:11

Le panthéon indo-européen est également enrichi d’un certain nombre d’autres divinités, généralement moins importantes ou davantage liées à des fonctions sociales. Dans ce rôle, un dieu appelé à l’origine *pauson, qu’on retrouve sous les traits d’Hermès et de Pan dans la mythologie grecque, jouit d’un certain pouvoir. C’est un dieu des chemins, qui guide les hommes, aussi bien les vivants que les morts qu’il va conduire au royaume des enfers, et c’est un dieu de l’élevage, gardien des troupeaux. A ces deux rôles s’ajoute la sagesse, puisqu’on prête à ce dieu diverses inventions facilitant la vie des hommes, comme l’écriture ou la musique. Ainsi l’Hermès grec incarne remarquablement ces diverses fonctions, puisqu’il est le dieu psychopompe, « conducteur des âmes », mais aussi le dieu de la sagesse et un dieu artisan, fonction qu’il partage avec l’industrieux Héphaistos. Enfin, il est le messager des dieux au même titre que la déesse de l’arc-en-ciel.

Les autres divinités recevant un culte sont généralement les divinités infernales, le dieu ou la déesse gardant ce royaume infernal en tête, et les divinités allégoriques ou à rôle social. Entrent dans cette dernière catégorie le dieu de la médecine, la déesse de la chasse, le dieu des contrats et des serments et bien d’autres.

Dans les panthéons des peuples non indo-européens d’Europe, on retrouve à peu près les mêmes divinités. L’idée du XIXème siècle selon laquelle les peuples indo-européens honoraient essentiellement des dieux célestes et virils à l’inverse des peuples pré-indo-européens honorant des déesses terrestres et maternelles, doit être abandonnée car dans tous les panthéons il y a un certain équilibre entre les dieux et les déesses. Tous ont un dieu du ciel, une déesse de la terre, un dieu de l’orage et les divinités astrales, atmosphériques ou infernales. La triade grecque Zeus, Poséidon, Hadès, illustrant les trois royaumes fondamentaux se partageant le monde, à savoir le ciel, gouvernant la terre des hommes, la mer et les enfers, se retrouve chez les Finnois avec les dieux Ukko, maître de l’orage et protecteur des hommes, à l’instar du Thor scandinave, Ahto dieu de la mer et Tuoni dieu des enfers.

A la fin de la période romaine, une tendance au monothéisme apparut au sein des élites politiques de l’empire. Auparavant, certains philosophes grecs avaient postulé l’existence d’un dieu suprême, correspondant à peu près au Zeus grec et au Jupiter romain, qui était en même temps dieu de la création, démiurge, et en conséquence bien supérieur aux autres divinités. Imitant en ce sens le culte d’Aton dans l’Egypte ancienne, les philosophes finirent par voir dans le dieu du soleil l’incarnation même de ce dieu suprême, incréé, parfois même considéré comme un dieu unique. Sol Invictus, le « soleil invincible », était ainsi devenu le dieu des néo-platoniciens en même qu’il récupérait les divinités solaires des anciens panthéons, à l’instar d’Apollon et de ce dieu iranien très populaire au sein des légions romaines, Mithra.

Ainsi certains penseurs de l’antiquité tardive voyaient en Zeus/Jupiter le Dieu unique qui s’était incarné dans l’astre solaire. En clair, Zeus et Apollon finissaient par se confondre dans l’esprit des fidèles de ce polythéisme réformé en une version païenne du monothéisme judéo-chrétien. L’empereur Constantin, premier empereur romain à adopter le christianisme était lui-même un adapte de cette nouvelle version du dieu du soleil. L’empereur Julien, dernier des empereurs païens, était lui-même un adapte de ce monothéisme solaire, de ce dieu qu’il estimait supérieur à tous les autres, sauf à Jupiter lui-même. Cette philosophie facilita ainsi l’adoption de la religion chrétienne par des élites décadentes, déjà influencées par d’autres religions orientales, qui y virent également un autre intérêt, politique cette fois. En effet, le polythéisme implique une vision polyarchique du pouvoir, c'est-à-dire une conception républicaine. Or l’empereur, qui n’est plus le premier des citoyens qu’était Auguste, mais qui est désormais légitimité par la Divinité, doit être incontesté. A l’instar des shahs iraniens, et peut-être même plus encore, l’empereur romain veut être considéré comme l’élu du ciel, et la mise en avant d’un dieu unique interdit la rivalité. Constantin ainsi voulut devenir empereur par la grâce de Dieu, et ne pas avoir de rival. Un seul Dieu, un seul empereur.

Une fois que l’empereur romain, ou les souverains des royaumes du Caucase, a adopté la nouvelle religion, il cherche naturellement à l’imposer à la population et pour ce faire il bénéficie désormais du fanatisme des fidèles de cette religion, peu portée à la tolérance à l’égard des polythéistes, accusés d’honorer des êtres démoniaques, car les chrétiens nient la divinité des anciens dieux mais pas leur existence. Source d’anarchie à l’époque des empereurs polythéistes, le christianisme devient un facteur d’ordre au service du souverain. Ainsi la christianisation ne fut pas la conversion automatique des populations par une adhésion massive mais bien la décision des autorités politiques de changer de religion. C’est bien par le fer et par le feu que le christianisme fut imposé à l’écrasante majorité de la population, et c’est assez normal que le polythéisme ait davantage résisté dans les campagnes, car le christianisme était une religion urbaine mais aussi du fait que les autorités administratives et militaires étaient éloignées.

Certes le processus aurait pu être arrêté, et la tentative avortée de l’empereur Julien s’inscrivait dans cette volonté. Le hasard a voulu que lors des batailles décisives au sein de l’empire romain le camp chrétien, mieux doté financièrement du fait du soutien impérial, mieux armé militairement, triomphe du camp païen, qui n’avait plus de son côté la puissance nécessaire. En abandonnant le polythéisme traditionnel, les empereurs et les rois barbares ont pris une décision unilatérale sans bien sûr consulter les populations. Les résistances furent vaincues, et bien souvent les opposants éliminés. A partir du moment où l’empire romain, cœur de l’Europe civilisée à l’époque, bascule dans le camp du christianisme, les royaumes barbares d’Europe, pour intégrer la civilisation, sont obligés de passer par la conversion. Cela explique pourquoi un Clovis en Gaule, un Vladimir en Russie, choisissent en définitive de convertir leur peuple. Avec l’effondrement de la pensée antique, les clercs et les moines deviennent les seuls dépositaires de la tradition classique. Pour accéder aux œuvres de Tacite, il faut donc en passer par les églises.

Cette récupération, ou cette usurpation, de l’antiquité gréco-romaine païenne, par l’Eglise, fut le facteur décisif de christianisation du monde nordique. Ainsi l’Europe est-elle devenue en apparence chrétienne, parce que les européens ont été trahis par leurs élites et n’ont pas eu d’autre choix au final que la conversion ou la mort. Mais la vraie religion de l’Europe, c’est le polythéisme traditionnel, issu en particulier de la matrice indo-européenne. Nos fêtes, nos traditions, notre conception même du christianisme, proviennent de cette religion. Et dans la littérature, dans la sculpture, dans la philosophie, dans la peinture, la vieille religion a survécu. A chaque renaissance civilisationnelle de l’Europe, les Européens se sont tournés vers l’antiquité, vers la sagesse païenne. Jean Seznec a étudié la survivance des dieux gréco-romains tout le long du moyen-âge et la Renaissance fut un moment d’intense retour dans le domaine artistique aux canons grecs et romains. Du XVIIème au XIXème siècle, le néo-classicisme a essaimé dans toute l’Europe et les statues des dieux ont rempli les musées, ont orné les portes et les arcs de triomphe, ont décoré les jardins. Le romantisme du XIXème siècle, notamment dans la poésie, a poursuivi l’œuvre de Ronsard et a donné naissance à l’école parnassienne en France, à la poésie néo-classique d’un Goethe ou d’un Hölderlin en Allemagne.

Alors, si le paganisme est la vraie religion de l’Europe, peut-il au XXIème siècle être la réponse spirituelle de notre civilisation face à l’effondrement du christianisme et à la montée de l’islam ? En tout cas, si renaissance de l’Europe il doit y avoir, elle s’accompagnera naturellement d’une revalorisation de cet héritage antique, de la religion indigène des Européens.

Aujourd’hui, le paganisme apparaît dans les sociétés occidentales sous deux formes, dont une seule est authentique. Il y a d’abord les nouvelles religiosités, le « new age », qui est une religion à l’image de la société libérale actuelle, à savoir individualiste, c'est-à-dire reposant comme le monothéisme sur la notion de salut individuel, et décadente. Elle ne correspond en aucune manière à une réponse spirituelle satisfaisante face à la crise morale de l’Europe mais en est une manifestation. En second lieu, il y a les paganismes reconstruits, à savoir les héritiers directs des polythéismes ancestraux, mais partiellement reconstruits du fait du manque d’information dont on peut disposer de ces religions. Sous cette forme, le paganisme germanique est désormais reconnu dans plusieurs pays scandinaves, de même que le paganisme balte est reconnu en Estonie et Lituanie, de même que le paganisme slave est en forte expansion en Pologne et en Russie notamment. Aucun pays européen n’échappe à ce revival des religions polythéistes indigènes, même si en ce domaine la France fait partie des pays en retard, ceci du fait d’une récupération dommageable des paganismes européens par un courant de pensée contesté.


Thomas FERRIER
Secrétaire Général du PSUNE
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olivier carbone
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MessageSujet: Re: La vraie religion de l'Europe   La vraie religion de l'Europe EmptyDim 23 Aoû - 11:09

J'ai traduit ton beau texte, et passé à un ami italo-euro-brésilien qui écrit des novelas ici.
Il est assez soucieux sur le futur.
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Endymion
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Endymion


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MessageSujet: Re: La vraie religion de l'Europe   La vraie religion de l'Europe EmptyDim 23 Aoû - 17:30

Que faire de notre panthéon européen de héros ?
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nikaar
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MessageSujet: Re: La vraie religion de l'Europe   La vraie religion de l'Europe EmptyLun 24 Aoû - 11:23

Textes intéressants avec lesquels j'adhère à 95 %
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MessageSujet: Re: La vraie religion de l'Europe   La vraie religion de l'Europe Empty

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