L'Islande dans l'Union Européenne ?

Elections en Islande : le choix européen ?

Ce 25 avril 2009 se déroulaient en Islande des élections très importantes car ayant lieu dans un contexte de grave crise économique, la société islandaise la subissant de plein fouet après une décennie d’expansion, et ce deux ans après les dernières élections législatives qui avaient été marquées par une victoire sans appel de la droite conservatrice, le Parti de l’Indépendance.

Alors que plusieurs sondages récents ont montré que de plus en plus d’Islandais étaient favorables à l’adhésion de leur pays à l’Union Européenne et même à l’adoption de l’euro comme monnaie, ces élections étaient fortement attendues par les européanistes sincères pour qui l’Islande a toute sa place dans l’Union.

Avec 29.8% des voix, l’Alliance sociale démocrate a emporté l’élection avec une marge de six points d’avance sur son principal adversaire de droite qui, avec seulement 23.7% des voix, réalise le plus mauvais score de son histoire, et cède la place de premier parti du pays à la gauche pro-européenne.

Autre grand gagnant de cette élection, le parti écologique des « verts de gauche », avec 21.7% des voix, progresse de près de sept points par rapport à 2007. Ce parti est davantage eurosceptique, inquiet des conséquences d’une adhésion à l’Union Européenne sur la pêche islandaise.

Enfin, le parti progressiste, de centre-droit, s’est désormais orienté vers des positions pro-européennes, abandonnant son souverainisme traditionnel. Il est récompensé en obtenant 14.8%, soit trois points de plus qu’en 2007, et pourrait éventuellement faire partie d’une coalition pro-européenne.

La droite ayant reculé de près de treize points, le petit parti libéral, qui avait récupéré des partisans d’un arrêt de l’immigration, souffre également du désavoeu de l’économie libérale en Islande, au profit d’un socialisme très modéré, puisqu’il ne récolte que 2.2% des voix, reculant de cinq points et perdant toute représentation parlementaire. En revanche, un nouveau parti, le Mouvement des Citoyens, obtient le bon score de 7.2% des voix.

Au final, la gauche l’emporte avec 34 sièges sur un total de 63, et si on compte les formations pro-européennes, elles totalisent le score de 29 voix contre 30, mais pourraient bénéficier en renfort d’un soutien du Mouvement des Citoyens avec ses 4 députés.

Le PSUNE est évidemment favorable à l’adhésion de l’Islande à l’Union Européenne, qui pourrait servir de modèle à la Norvège et à la Suisse, seuls pays occidentaux avec elle à ne pas faire partie de la construction européenne. Les Islandais sont des européens à part entière et à tous points de vue, et leur place est naturellement au sein de l’Europe unitaire à bâtir.

Néanmoins, cette victoire sociale-démocrate a un côté désagréable, à savoir que l’Europe à laquelle ce parti envisage de faire adhérer l’Islande est bâtie sur des principes libéraux et libertaires que nous condamnons, principes incarnés par sa tête de liste, Johanna Sigurdardottir, victorieuse hier soir et reconduite probablement dans son poste de premier ministre.


Thomas FERRIER
Secrétaire Général du PSUNE.