Ferrier Administrateur


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 | Sujet: Le socialisme européen, pas celui du PS ! Sam 20 Sep - 11:28 | |
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- Déchirements socialistes, par Thomas Ferenczi
LE MONDE | 18.09.08 | 13h19 • Mis à jour le 18.09.08 | 13h19
Dans de nombreux pays d'Europe, les partis qui se réclament de la social-démocratie sont en crise. Tiraillés entre une aile radicale qui les appelle à l'intransigeance et une aile modérée qui les invite au réalisme, ils ne parviennent pas à se doter d'une ligne crédible. Ces divisions idéologiques se doublent de batailles de personnes, qui accroissent la confusion. En conséquence, les militants se lassent et les électeurs s'éloignent. Les socialistes français ne sont pas les seuls à donner le spectacle de l'impuissance et de la discorde.
Le socialisme européen se cherche. "Le PS est malade", titrait, lundi 15 septembre, Le Soir. Le diagnostic du quotidien belge ne concernait pas le parti de François Hollande, mais celui d'Elio Di Rupo, son homologue wallon. "Nous devons mettre fin aux affrontements entre factions et aux disputes entre dirigeants", a déclaré le social-démocrate allemand Frank-Walter Steinmeier, après avoir été choisi par son parti comme candidat à la chancellerie, au terme de longues bagarres internes. Les appels au calme se multiplient mais ils soulignent la persistance des conflits plus qu'ils ne les apaisent.
Chaque parti européen connaît ses propres difficultés. En Autriche, avant les élections législatives du 28 septembre, le chancelier Alfred Gusenbauer a dû céder sa place à la tête du Parti social-démocrate à son ministre des transports, Werner Faymann. En Belgique, les socialistes - qu'ils soient francophones ou flamands - ne se sont pas remis de leur défaite de juin 2007. Ils subissent aussi le contrecoup de l'impasse des négociations politiques engagées entre les deux communautés.
Aux Pays-Bas, le Parti travailliste de Wouter Bos, concurrencé sur sa gauche par le Parti socialiste (antilibéral) de Jan Marijnissen, est en recul. En Italie, le Parti démocrate de Walter Veltroni, qui a perdu les élections en avril après s'être séparé de la gauche radicale, tente de raviver le clivage avec la droite.
Face aux mutations de l'économie, les sociaux-démocrates hésitent. "Le socialisme européen, estime Gérard Grunberg dans une note de l'agence Telos (www.telos-eu.com), est déchiré entre le risque du grand saut libéral-démocrate, comme viennent de l'effectuer le nouveau Parti démocrate italien et jadis le New Labour, et la tentation populiste, visible en Allemagne mais aussi en Autriche."
Le New Labour est lui-même en perte de vitesse. Au moment où deux hommes - le premier ministre, Gordon Brown, et son ministre des affaires étrangères, David Miliband - se disputent l'héritage de Tony Blair, "c'est le projet politique des "nouveaux travaillistes" qui semble désormais épuisé", comme l'explique Antoine Colombani sur le site La Vie des idées (www.laviedesidees.fr). La synthèse blairiste entre la reconnaissance des aspirations individuelles et la recherche de la justice sociale est, selon lui, devenue illisible.
Quant à la tentation populiste, elle s'exprime, selon Gérard Grunberg, par la réactivation d'un discours anticapitaliste et la défense d'une politique nationale protectionniste. C'est au nom de ce combat qu'une partie de la gauche affiche sa méfiance à l'égard de l'Union européenne.
"Face à cette situation, affirme Gérard Grunberg, le socialisme européen, fragmenté et affaibli, n'a aucune réponse, ni forte ni commune, à offrir." Un cercle de réflexion bruxellois, Gauche réformiste européenne, esquisse des propositions (Rénover la gauche en Europe, éditions Luc Pire, distribution www.g-r-e.be). Pour revenir au pouvoir en Europe, la gauche doit d'abord gagner la bataille des idées. Bâtir la vraie gauche (euro-socialiste) pour dégager la fausse à grands coups de pied ! | |
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