Les politiciens de tout bord, qui commentent les actuelles élections municipales, ne parlent que de scrutins locaux et de scrutins nationaux, les premiers ayant valeur nationale pour les uns ou n'en ayant pas pour les autres.
Comment se fait-il que personne n'ait fait remarquer que les fameux scrutins nationaux n'étaient jamais que des scrutins régionaux, que Nicolas Sarkozy n'est jamais que le président de la région France.
Chacun sait que les maires ne disposent pas des moyens politiques leur permettant changer la vie de leur administrés. Ils ne peuvent pas préserver leur cité des désordres en tout genre occasionnés par les populations voisines. Chaque fois qu'ils tentent de le faire ils se font rappeler à l'ordre, comme tel maire italien qui s'est vu sanctionner parce qu'il exigeait des étrangers voulant s'installer dans sa commune un minimum de ressources. Ils peuvent attirer des entreprises en leur fournissant des aides, mais ils ne peuvent pas préserver les emplois éventuellement créés en empêchant les délocalisations.
Or ce qui est vrai des maires est aussi vrai des dirigeants des actuels états européens, dont les nôtres. On apprend que des détenus vont bientôt être libérés, qui se vantent de reprendre, dès leur sortie de prison, leur course meurtrière. Que peuvent y faire le chef de l'état, le gouvernement, le parlement? Absolument rien. On apprend que Mittal va fermer une usine pour laquelle il avait promis d'investir. Que peut y faire le chef de l'état si l'industriel ne veut pas se défaire des actifs? Bref gesticuler, c'est tout ce que nos dirigeants peuvent faire. Même l'Allemagne, qui, heureusement pour elle, pratique une politique industrielle plus intelligente que la nôtre, ne peut empêcher un chef d'état étranger de venir lui donner des leçons chez elle.
Bien sûr les souverainistes vont tout de suite dire qu'il en est ainsi parce que nos gouvernants ont trahi la France en bradant sa souveraineté. Vont-ils nous faire croire qu'arrivés au pouvoir ils pourraient modifier le cours des choses? Il y a une continuité de l'état dont il est pratiquement impossible de se défaire. Peut-on quitter l'union européenne, dénoncer tous les traités et conventions? Le laisser croire serait mentir au peuple. A l'échelle mondiale la France ne compte pas plus qu'une ville moyenne dans l'hexagone. Même les crimes du régime de Vichy ont fini par être assumés par la France avec Jacques Chirac. La seule façon de briser la continuité de l'état est de supprimer l'état pour un autre.
On voit ce qu'il reste à faire.