Ferrier Administrateur


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 | Sujet: Education en Suisse Jeu 9 Déc - 16:25 | |
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- «Ceux qui nous précèdent dans le classement ont soit une population plus homogène, soit une politique d’immigration plus cohérente»Filed
Pour le président de la Conférence des directeurs de l’instruction publique, Hans Ulrich Stöckling, l’école ne peut agir seule.
Le Temps: Quelles conclusions tirez-vous de ce second exercice PISA (1)?
Hans Ulrich Stöckling: Les élèves terminant leur scolarité en Suisse s’en sortent bien en mathématiques et sciences, moins bien en lecture. Cela veut dire que là où l’école est le principal facteur de transmission de connaissances, elle accomplit son travail. Si notre système est assez cher, il est aussi efficace. En revanche, là où le milieu socio-économique familial joue un rôle important, ce qui est le cas de la lecture, l’école atteint ses limites. Elle ne peut pas porter seule le poids de l’intégration.
– Vous incriminez la politique d’immigration…
– Ceux qui nous précèdent dans le classement ont soit une population beaucoup plus homogène que la nôtre, soit une politique d’immigration beaucoup plus cohérente. Essayez d’obtenir un permis de travail pour le Canada ou l’Australie! Ces pays cherchent à attirer des gens dont le niveau d’éducation est au-dessus de leur moyenne. Au contraire, nous cumulons l’inconvénient d’immigrants de langues étrangères – ce qui est le cas partout – et de milieux plutôt défavorisés car nous voulons une main-d’œuvre qui ne coûte pas cher. C’est un non-sens. Quand je vois l’UDC se méfier de toute immigration et réclamer en même temps des facilités pour des travailleurs agricoles non qualifiés, je me pose vraiment des questions.
– Que voudriez-vous voir changer?
– Ce que je dis, c’est qu’on ne peut pas vouloir à la fois une main-d’œuvre bon marché et une population scolaire facile à intégrer. L’école n’a que des possibilités limitées. En termes d’intégration, le changement intervenu ces dernières années, favorisant des travailleurs très qualifiés que l’on paie bien, va dans le bon sens.
– Quels espoirs placez-vous dans une réforme comme HarmoS, l’harmonisation des systèmes scolaires suisses, en ce qui concerne l’efficacité de ces systèmes?
– Je constate encore une fois que les pays qui obtiennent de meilleurs résultats ont fait des efforts pour se doter de standards, d’objectifs de connaissances, précis et bien compris. Ils se sont aussi donné les moyens de les contrôler. Je pense que c’est dans cette direction qu’un système fédéraliste comme le nôtre doit aller, c’est là que se trouvent ses meilleures chances. Ce n’est d’ailleurs pas compliqué, car une récente étude nous a montré qu’au sein de la CDIP, les buts d’apprentissages diffèrent très peu.
(1) programme international de suivi des acquis des élèves | |
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