Hongrie: le premier ministre reconnaît avoir menti aux électeurs
BUDAPEST - Le premier ministre socialiste hongrois Ferenc Gyurcsany a suscité un scandale inhabituel dimanche. Il a reconnu avoir sciemment menti aux électeurs pour leur cacher un douloureux programme d'austérité en préparation.
La radio publique hongroise a diffusé l'enregistrement d'un discours à huis-clos de M. Gyurcsany à des députés du parti socialiste en mai dernier, après la victoire de sa coalition socialiste-libérale aux législatives. Le premier ministre a admis que l'enregistrement était authentique. L'origine de la fuite n'est pas établie.
M. Gyurcsany y déclare que le gouvernement n'aurait pas d'autre choix que d'adopter des réformes, lors de son second mandat, après les mensonges qui ont caractérisé, selon lui, ses 18 mois à la tête du gouvernement et les quatre années de pouvoir socialiste, entre 2002 et 2006. "Nous mentions le matin, nous mentions le soir", affirme-t-il lors d'un discours de 25 minutes truffé d'obscénités.
"Nous avons merdé (...) Personne en Europe n'a fait de pareilles conneries, sauf nous (...)", déclare le Premier ministre. "Vous ne pouvez pas me citer une seule mesure gouvernementale dont nous puissions être fiers (en quatre ans) si ce n'est de nous être accrochés au pouvoir", ajoute-t-il.
Le gouvernement avait promis des réductions d'impôts mais depuis, sous la pression de Bruxelles, il a imposé des augmentations d'impôts d'un total de 4,6 milliards de dollars et réduit les dépenses publiques. Il a fait savoir par ailleurs que le déficit public serait cette année de 10,1% du produit intérieur brut (PIB), soit le double de ce qu'il avait promis pendant la campagne. La Hongrie espère réduire le déficit public record du pays, dans la perspective d'une adoption de l'euro.
Peu après la diffusion de ce discours, environ 3000 manifestants se sont réunis à minuit devant le parlement à Budapest pour réclamer sa démission. M. Gyurcsany a cependant exclu de quitter ses fonctions. Et la direction du parti socialiste lui a réitéré son soutien.
La droite Fidesz de l'ex-Premier ministre Viktor Orban a annoncé pour sa part qu'elle utiliserait tous les moyens de la Constitution pour faire partir M. Gyurcsany, un homme devenu "persona non grata" dans la politique hongroise.
Le discours a depuis été publié dans son intégralité sur le blog internet du premier ministre. Le chef de gouvernement y regrette son vocabulaire, souvent vulgaire.
(ats / 18 septembre 2006 15:53)
http://www.romandie.com/infos/ats/display2.asp?page=20060918155329789172194810700.xml&associate=phf0509
" ... Il a reconnu avoir sciemment menti aux électeurs pour leur cacher un douloureux programme d'austérité en préparation. ... "
Il a tenu une réthorique radicale de gauche pour obtenir les voix (probablement avec aussi l'argument du "vote utile" ...) tout en ayant concrètement l'intention de mettre en oeuvre une rupture vers le libéralisme économique.
C'est exactement la ligne d'action de la direction nationale du PS en France.
PS, UDF et UMP tiennent des discours occupant tout l'espace politique mais possèdent les mêmes positions, les mêmes intentions.
Ne les laissons pas nous duper et surtout pas concernant le TCE dont la ratification fut démocratiquement rejetée.
Ne votons pas "utile" mais votons efficace afin que les élections de 2007 aboutissent cette fois sur l'alternative plutôt que de s'achever en une habituelle alternance UMPS.