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| Sujet: La grippe aviaire fait la une, mais d'autres zoonoses tuent Ven 31 Mar - 20:28 | |
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- PARIS (AFP) - De nombreuses zoonoses, ces maladies animales transmissibles à l'homme, comme la rage, continuent de tuer en silence et sont beaucoup plus meurtrières que l'actuelle épizootie de grippe aviaire, fortement médiatisée et source d'angoisses.
La rage canine provoque quelque 55.000 décès chaque année dans le monde, essentiellement en Afrique et en Asie, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), alors qu'en plus de deux ans le virus aviaire H5N1 n'a entraîné qu'une centaine de décès officiellement recensés.
Les trois-quarts des nouvelles maladies ayant affecté l'homme ces dix dernières années ont été causées par les pathogènes transmis par un animal ou des produits d'origine animale, souligne l'OMS, d'où la nécessité de surveiller les zoonoses.
Faut-il avoir peur des maladies des animaux, s'interrogeaient récemment l'Académie nationale de médecine et l'Académie vétérinaire de France.
Elles rappelaient l'origine animale de maladies infectieuses graves apparues depuis les années 80 : le singe pour le sida, les bovins pour le nouveau variant de la maladie de Creuzfeldt Jacob, la civette palmiste et probablement d'autres animaux pour le Sras ou pneumonie atypique, la chauve-souris pour la fièvre Ebola.
Fièvres hémorragiques du Crimée-Congo, de Lassa, de la vallée du Rift, de Marburg, ou encore virus Hendra, Nipah, du Nil occidental : autant de noms de lieux associés à l'origine de virus ayant franchi au cours de la dernière décennie la barrière des espèces pour infecter l'homme.
En modifiant l'habitat des insectes piqueurs, réchauffement climatique et autres facteurs environnementaux peuvent favoriser la propagation de maladies dans de nouvelles régions.
Isolé pour la première fois en 1937 en Ouganda, le virus du Nil occidental est apparu en 1999 aux Etats-Unis où il a fait plusieurs centaines de morts depuis 2002, ainsi qu'au Canada. Il a également entraîné des infections humaines en 2003 dans le sud de la France.
L'actuelle flambée de chikungunya à la Réunion et dans d'autres îles de l'Océan indien est due à un virus véhiculé par les moustiques dont le réservoir animal est mal connu.
Trois zoonoses sont, selon le président de l'Académie vétérinaire Jean Blancou, en voie d'être maîtrisées dans les pays industrialisés : la rage, la tuberculose animale et la brucellose transmise à l'homme par des produits laitiers contaminés ou lors de contacts avec des animaux infectés (bovins, ovins, caprins et plus récemment porcins).
Mais pour la brucellose, due à des bactéries de l'espèce Brucella, "nous ne sommes pas à l'abri d'une réémergence avec la découverte de nouveaux réservoirs animaux, tel celui des mammifères marins (dauphin, phoque, marsouin)", prévient le Pr Alain Philippon (Hôpital Cochin, Paris), citant des cas de contamination humaine aux Etats-Unis et en Angleterre.
Il conseille "d'éviter de toucher les phoques échoués". Sangliers et lièvres figurent aussi parmi les nouvelles espèces infectées.
La fièvre Q, qui provoque chez l'homme un syndrome pseudo-grippal, est une zoonose "considérée comme émergente ou réémergente selon les pays", selon le Pr Philippon, qui rappelle que plusieurs épidémies humaines ont été récemment détectées en Europe, y compris en France (dans la Vallée de Chamonix en 2002).
Les ovins, en particulier lors de la transhumance, sont la principale source de contamination. Elle peut également survenir lors de contacts avec chiens, chats, lapins d'agrément ou pigeons.
Risque aviaire oublié, la salmonellose, parfois mortelle, provoquée par la consommation d'oeufs ou d'autres aliments contaminés, fait quelque 20.000 malades par an en France, selon l'Institut de veille sanitaire, et des millions dans le monde. |
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