T-Rex, l'ancêtre chinois

Citation :: Le plus vieil ancêtre du tyrannosaure est chinois

Une forme de tyrannosaure chinois complètement inconnue jusqu'à présent ajoute une pièce au puzzle que constitue l'histoire complexe de ces animaux, ancêtres des oiseaux.

Isabelle Brisson

[10 février 2006]

Une fine crête parfaitement conservée au-dessus du nez rappelle celle d'un coq contemporain. Elle caractérise le nouveau tyrannosaure décrit par une équipe de chercheurs chinois, américains et canadiens dans la revue Science (1). Deux squelettes complets et articulés de ces animaux ont été dotés par leurs inventeurs (découvreurs) chinois du charmant nom d'espèce de Gualong wucaii, ou «Dragon des roches aux cinq couleurs», en hommage aux magnifiques formations géologiques qui les ont livrés. Ces spectaculaires prédateurs carnivores ont en effet été mis au jour dans un gisement nouvellement exploité dans l'ouest du pays, dans la localité de Wucaiwan, elle-même située dans la province du Xinjiang.

Selon les auteurs, les deux animaux mis au jour sont nés il y a 160 millions d'années, c'est-à-dire au Jurassique supérieur. Ils se situent tout près de l'embranchement qui commence la lignée de l'effrayant Tyrannosaurus rex, ou «Roi tyran des reptiles», animal arrivé sur notre planète environ 90 millions d'années plus tard qu'eux. Et précèdent aussi le Dilong paradoxus, le plus ancien dinosaure chinois, qui est un de ses proches parents à plumes avec ses 130 millions d'années. «Ils sont à l'origine du groupe des tyrannosaurides qui appartiennent à la grande famille des coelurosaures, des dinosaures à os creux qui sont les ancêtres de nos oiseaux», rappelle le paléontologue Philippe Taquet.

Le lien de parenté a pu être déterminé grâce à la présence d'un os archaïque du bassin (pelvis percé) ainsi que de caractéristiques typiques des tyrannosaurides, c'est-à-dire des dents en forme de U dans le maxillaire supérieur et la fusion des os du nez. De plus en plus de preuves de l'existence de ces «petites» créatures ancêtres du T. rex parviennent aux paléontologues. Elles mesuraient environ 3,5 mètres de long. L'animal, qui a grossi au cours des millénaires, aurait mesuré de 10 à 15 mètres au Crétacé, période qui marqua l'extinction des dinosaures, il y a 65 millions d'années.

Douze ans d'âge

Cela dit, et pour en revenir à la crête, même si les chercheurs n'expliquent pas son utilité biologique, ils suggèrent que cet attribut permettait une reconnaissance entre espèces (interspécifique) mais sont dans l'incapacité de dire si c'était un attribut sexuel comme chez le coq actuel ou si l'on en trouvait indifféremment chez le mâle et la femelle comme chez le dindon, qui en porte une toute petite.

En tout état de cause, les auteurs associent la crête à la maturité sexuelle, qui devait survenir à l'âge de 7 ans chez G. wucaii. L'âge de l'un des animaux mis au jour a été estimé à 12 ans. «Je ne crois pas trop à une estimation à une année près», relativise Thierry Adatte, de l'université de Neuchâtel, en Suisse, qui voit également dans l'un des deux squelettes de l'étude une forme juvénile.

Scientifiquement, il reste très difficile de déterminer l'âge précis chez les dinosaures. Ici il a été possible de l'estimer grâce à l'analyse moléculaire de tissus à croissance rapide des os creux effectuée aux Etats-Unis.

(1) Nature, 9 février 2006

Invité

Les chinois sont des pros de la fabrication de faux-fossiles. Il convient d'être prudent.

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