Bruno Consul
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| Sujet: L'Amérique prépare l'«après-pétrole» Jeu 9 Fév - 17:13 | |
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- L'Amérique prépare l'«après-pétrole» - Le Figaro 09 février 2006
Il arrive que de grands tournants historiques passent, au premier abord, inaperçus. La signature de la charte de l'Atlantique par Roosevelt et Churchill, au large de Terre-Neuve, trois mois avant le bombardement de Pearl Harbor par les Japonais, scellait dès ce moment-là l'entrée des Etats-Unis en guerre ainsi que leur volonté de préserver pour l'avenir l'Union soviétique. Mais, entre la discrétion des dépêches d'agence en temps de guerre et la volonté américaine de ne pas alarmer une opinion qui demeurait à ce moment-là encore sérieusement isolationniste, la communication de l'événement demeura un peu discrète. N'en serait-il pas de même aujourd'hui avec le discours sur l'état de l'Union présenté par George W. Bush, au milieu de la semaine dernière ?
La popularité du président est en effet au plus bas dans les sondages. Et, couplée au scepticisme des Américains à l'égard d'un Moyen-Orient de plus en plus violent et de plus en plus opaque, elle contribue sans doute à faire sous-estimer l'importance de ce qui a été dit voilà huit jours, à savoir que l'Amérique est enfin prête à entreprendre sa marche vers l'«après-pétrole». Connaissant la franchise souvent peu diplomatique du président, il y a tout lieu de le croire lorsqu'il accomplit un tournant aussi considérable par rapport à ses conceptions initiales. Certes, certains demeurent chagrins en constatant que Bush a laissé complètement de côté, dans son discours, les mesures fiscales nécessaires et, plus généralement, la politique que l'on a baptisée de «conservation des énergies». On peut tout de même accepter une certaine marge d'électoralisme à six mois des échéances de mi-mandat, de la part d'un Parti républicain qui prend à la perpendiculaire les conceptions du gros de ses partisans, centrées sur le pétrole et sur l'automobile. Reste le coeur du discours : c'est ni plus ni moins une déclaration de guerre à long terme à l'Opep en général et, en particulier, à l'Arabie saoudite, si proche pourtant de sa propre famille. L'objectif proclamé est, en effet, de faire tomber à zéro dans les quinze prochaines années l'approvisionnement pétrolier des Etats-Unis au Moyen-Orient, et de développer à grandes enjambées toutes les formes alternatives de production de l'énergie. Voici donc le président rallié à des conceptions qui lui étaient jusqu'à présent étrangères : c'est notre confrère Tom Friedman, éditorialiste du New York Times, qui parle depuis plusieurs années déjà d'un nouveau projet d'indépendance énergétique qu'il a baptisé le projet Manhattan numéro 2, par référence au projet Manhattan numéro un de maîtrise de l'énergie nucléaire, lancé par Franklin Roosevelt en réponse aux objurgations d'Albert Einstein en 1941. Essayons d'examiner à présent les conséquences géopolitiques les plus évidentes de la mise en oeuvre d'un tel projet. Il y aura de nombreux perdants : les monarchies pétrolières du golfe Persique, qui devraient voir leurs parts de marché progressivement réduites, malgré l'épuisement rapide de nombreux gisements situés en dehors du Moyen-Orient. L'autre grand perdant devrait être l'industrie automobile américaine. Si, demain, le Japon conquiert définitivement le marché américain de l'automobile avec des moteurs mixtes performants et des percées technologiques en matière de cellules à l'hydrogène, ce sera tant pis pour Detroit. Le troisième perdant, à l'évidence, sera le lobby protectionniste et anglo-saxon aux Etats-Unis. La nouvelle politique, en effet, implique à brève échéance la mise en pool des ressources énergétiques de tout le continent américain, Venezuela compris, bien entendu. Pour y parvenir, Washington devra mieux intégrer à son économie et à sa société toute la Méso-Amérique et en proposant à l'Amérique du Sud un véritable partenariat stratégique qui, seul, permettra de vaincre progressivement l'actuelle vague populiste dont le Venezuela de Chavez est précisément l'épicentre. Cela veut dire que les barrières actuelles à l'émigration des Latino-Américains au Nord deviendront rapidement intenables. Il y aura également trois autres vainqueurs coupables de cette redistribution des cartes. Le premier est à l'évidence la Russie, qui, bien gérée, est susceptible d'assurer l'approvisionnement alternatif, principalement en gaz naturel, non seulement de l'Europe mais aussi du Japon. Le deuxième, à la condition qu'elle observe un code de bonne conduite minimal, devrait être la Chine. En effet, le tropisme accéléré d'une Chine à la productivité croissante vers des valeurs occidentales vers des valeurs occidentales est le seul moyen sérieux pour éviter que le géant chinois ne siphonne toutes les ressources en matières premières de la planète et ne fasse exploser leurs prix. Tel Boudu sauvé des eaux, il va falloir habiller maintenant l'empire du Milieu comme un milord : vendre préférentiellement des centrales nucléaires très performantes et subventionner sur place toutes les économies d'énergie, des éoliennes aux TGV. Mais il y a un troisième vainqueur, et il ne faut pas compter sur nos «déclinologues» pour braquer le projecteur sur lui : c'est tout simplement la France, qui, en préservant, malgré toutes les tempêtes daltoniennes rouges et vertes, le premier programme électronucléaire du monde, est en mesure de jouer un rôle clef dans le nouveau projet Manhattan. D'ores et déjà, c'est Areva l'entreprise la plus performante en ce domaine, et la meilleure preuve en est qu'elle ne cesse de décrocher de nouveaux contrats aux Etats-Unis. Du jour où les Européens, et la France en particulier, ne seront plus tenus par le pétrole du Moyen-Orient (grace aux immenses ressources pétrolifères et gazières de la Russie et de l'Ukraine), alors on pourra sérieusement penser à l'inversion de l'immigration, notamment musulmane ! Mais d'ici là on est malheureusement obligés de composer avec les monarchies du Moyen-Orient qui financent les mosquées sur notre sol ainsi que le terrorisme islamique. Alors, à choisir : plutôt l'atome que le cimeterre. | |
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Invité Invité
| Sujet: Re: L'Amérique prépare l'«après-pétrole» Ven 10 Fév - 15:41 | |
| - Aston a écrit:
Du jour où les Européens, et la France en particulier, ne seront plus tenus par le pétrole du Moyen-Orient (grace aux immenses ressources pétrolifères et gazières de la Russie et de l'Ukraine), alors on pourra sérieusement penser à l'inversion de l'immigration, notamment musulmane ! Mais d'ici là on est malheureusement obligés de composer avec les monarchies du Moyen-Orient qui financent les mosquées sur notre sol ainsi que le terrorisme islamique. Alors, à choisir : plutôt l'atome que le cimeterre. Bonjour, que les USA ne s'intéressent à "l'après pétrole" que maintenant (apparemment) est extrêment inquiétant (pour eux). L'annonce correspond à l'oil-peak et à des sommets du prix du brut. C'est le degré zéro de la politique. Je suis quand même surpris. peut-être commence-t-il à préparer son opinion publique à ravager les espaces préservés d'Alaska ou alors à financer l'exploitation des hydrates de méthane... En effet, le message est politique en direction des pays du Golfe (et le feu vert pour la CIA en ce qui concerne le Vénézuela). Mais j'avoue que je ne vois pas le rapport entre l'immigration africaine et les pétromonarchies ... |
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olivier carbone Consul
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| Sujet: Re: L'Amérique prépare l'«après-pétrole» Mar 29 Juin - 14:56 | |
| Quand les YES WE CAN< soit se cassent et ne payent plus les Hyphotèques de leurs baraques pourries. Nouvelle mode "YOU WALK AWAY" http://www.youwalkaway.com/ Soit ils se chient dessus Go far away du Golg du Mexique..... « BP ne cherche qu’à faire des économies » Le tout pétrole, des USA jusqu'en Irak...
Gulf Emergency Summit
L’Agence américaine de l’environnement avait indiqué que ces produits n’étaient pas toxiques, mais une enquête du magazine New Scientist démontre que les données prélevées pour ces test étaient bidons. Pour Kindra Arnesen, BP ne cherche qu’à faire des économies en mettant en scène un plan de sauvetage qui ne serait en réalité qu’un simulacre destinés aux médias. | |
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| Sujet: Re: L'Amérique prépare l'«après-pétrole» | |
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