Ferrier Administrateur
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| Sujet: Benoît XVI ouvre un synode dépoussiéré Sam 1 Oct - 13:28 | |
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- Le Vatican : Hervé Yannou
[01 octobre 2005]
Benoît XVI célébrera dimanche à Saint-Pierre la messe d'ouverture de la onzième assemblée générale du Synode des évêques. Voulue par Jean-Paul II, confirmée par son successeur, ce sont plus de 200 évêques, dont six Français et en particulier l'archevêque de Dijon, Mgr Roland Minnerath, rédacteur des conclusions de l'assemblée, qui pendant trois semaines se pencheront sur le coeur de l'Eglise : le sacrement de l'Eucharistie. Si Benoît XVI a hérité de ce thème, alors cardinal Ratzinger, il avait déjà la volonté de réaffirmer les fondements de la messe face à la perte du sacré et la sécularisation du monde occidental. C'était sa conviction que la baisse des vocations, les églises vides le dimanche, sont dues en grande partie à l'oubli de «l'esprit de la liturgie», «aux influences nuisibles», à la «protestantisation» des esprits. Le gardien de la doctrine de l'Eglise voulait «donner naissance à un nouveau mouvement liturgique».
Au-delà des mises au point liturgiques, ces «états généraux» de l'Eglise aborderont des questions sensibles. Le document de travail, un «cahier de doléances» rédigé sur la base des réponses au questionnaire adressé aux Eglises locales, pointe la rupture entre la morale et la vie sociale des catholiques. Il déplore que certains «communient alors même qu'ils nient les enseignements de l'Eglise ou soutiennent publiquement des choix immoraux, comme l'avortement». La communion n'est pas «un simple acte social, elle a une valeur religieuse et profondément spirituelle», explique Mgr Nikola Eterovic, le secrétaire général du Synode.
Mais les évêques discuteront d'autres dossiers brûlants «en restant fidèles à la tradition de l'Eglise» : l'accès à la communion des divorcés remariés, l'intercommunion entre les différentes confessions chrétiennes ou l'ordination des hommes mariés. Le Pape traduira ces réflexions dans une exhortation post-synodale qui sera publiée bien après la clôture des travaux. Benoît XVI a voulu faciliter cet exercice de la collégialité. Dès son élection, il avait annoncé sa volonté de la développer dans le gouvernement de l'Eglise. Pour ce faire, il a dépoussiéré une institution critiquée. Créé par le Concile Vatican II, le Synode fête cette année ses quarante ans. En invitant 12 représentants d'Eglises orthodoxes et protestantes, deux fois plus que lors des précédentes réunions, le Pape a voulu le rendre plus oecuménique. La grande nouveauté est l'instauration d'une heure quotidienne de débat libre. Une idée née des réunions journalières que tenaient les cardinaux pour préparer le conclave. Pour couronner le tout, la salle du Synode au Vatican a été modernisée. Traductions simultanées et vote électronique sont désormais possibles. Dans cet esprit de collégialité, de volonté de voir représentés autour de lui les 4 500 évêques du monde entier, le Pape en a invité quatre de la République populaire de Chine, trois de l'Eglise officielle et un de l'Eglise clandestine fidèle à Rome. Leurs fauteuils pourraient rester vides. Le Vatican espère leur venue jusqu'au dernier moment.
(*) Cardinal Joseph Ratzinger, L'Esprit de la liturgie, Ad Solem, 2001. | |
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