Le pape prône la réunification des chrétiens

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Le pape promet des "actes concrets" pour la réunification des chrétiens

LE MONDE | 17.06.05 | 13h43 • Mis à jour le 17.06.05 | 13h44

Moins de deux mois après le début de son pontificat, le pape Benoît XVI a reçu au Vatican, jeudi 16 juin, le pasteur méthodiste kenyan Samuel Kobia, secrétaire général du Conseil oecuménique des Eglises (COE), accompagné d'Eberhardt Renz, évêque de l'Eglise évangélique d'Allemagne (EKD) et de Mgr Irinoupolis, du patriarcat grec-orthodoxe d'Alexandrie. Il a confirmé que l'oecuménisme, le rapprochement entre les Eglises chrétiennes, était bien le premier chantier du nouveau pontificat.

Siégeant à Genève, le Conseil oecuménique des Eglises (COE), créé en 1948, regroupe environ 400 millions de fidèles anglicans, réformés, luthériens, méthodistes, orthodoxes, etc. L'Eglise catholique (1 milliard de fidèles) a toujours refusé d'en faire partie, mais elle collabore aux travaux de la commission doctrinale du COE, appelée Foi et constitution, et à un Groupe de travail mixte qui célébrera, en novembre, le quarantième anniversaire de sa création à la fin du concile Vatican II (1962-1965).

La rencontre de Rome était plus qu'une visite de courtoisie pour le COE qui avait orchestré en l'an 2000 la protestation contre l'un des documents les plus critiqués du cardinal Josef Ratzinger, alors préfet de la congrégation de la doctrine romaine. Sous le nom de Dominus Jésus, ce document manifestait le raidissement de l'Eglise catholique dans le dialogue oecuménique. Le cardinal Ratzinger y réaffirmait la suprématie de l'Eglise de Rome, seule héritière "en plénitude" de la "vérité" chrétienne, contestant même le nom d'Eglises aux "communautés" protestantes. Son élection, le 18 avril, avait agacé plus qu'enthousiasmé les milieux oecuméniques.

La glace s'est brisée jeudi à Rome. Le pasteur Kobia a invité Benoît XVI au siège du COE à Genève, où s'étaient déjà rendus ses prédécesseurs Jean Paul II (en 1984) et Paul VI (en 1969). Il a exprimé sa satisfaction pour les "clairs signaux d'espoir" de rapprochement manifestés par le nouveau pape dès le lendemain de son élection. Sans remâcher les polémiques passées, il a pointé les divergences qui continuent d'opposer les Eglises (sur les ministères, sur le primat de la papauté, etc.) et souhaité la reprise d'un dialogue en vue d'aboutir à une "reconnaissance mutuelle en tant qu'Eglises".


"ENGAGEMENT IRRÉVERSIBLE"


De son côté, le pape a retracé les progrès accomplis depuis le concile Vatican II. Et, pour mettre un terme aux craintes et résistances suscitées, dans les milieux protestants et orthodoxes, par sa personne et son passé, Benoît XVI a insisté sur sa volonté de coopérer et sur "le caractère irréversible de l'engagement de l'Eglise catholique" dans la recherche de l'unité.

Mais les "bonnes intentions" ne suffisent pas, a-t-il ajouté. Il faut "des actes concrets qui marquent les coeurs et les esprits". Ceux-ci pourraient être annoncés lors de la célébration, en novembre 2005, du quarantième anniversaire du Groupe de travail mixte, qui n'a qu'un rôle de "contact", et dont "la raison d'être et la méthode de travail devront être clarifiées pour une compréhension et une coopération toujours plus effectives".

A l'issue de la rencontre dans la bibliothèque du palais apostolique, le pape et le secrétaire général du COE ont eu une rencontre privée d'une dizaine de minutes. Le pasteur africain a remis à Benoît XVI un souvenir d'Afrique voulant symboliser "l'unité de l'humanité" que devrait préfigurer selon lui l'unité des chrétiens.

Henri Tincq

L'oecuménisme est bien le lit du mondialisme sur le plan religieux.

il suffit de voir l'assemblée de fidèles dans certaines églises : 50 % de noirs! si ce n'est plus...

Ce rappochement avec un catholicisme mondialiste serait mauvais pour une orthodoxie restée nationale.

Elle est un frein au matérialisme occidental surtout, son seul équivalent historique à l'Ouest étant la Chrétienté celtique.