Du Traité Européen de Lisbonne.
Traité de Lisbonne et question du référendum.
Depuis la fin de cette semaine, le nouveau Traité de Lisbonne dit traité modificatif, a désormais été signé par tous les dirigeants de l’Union Européenne, même si le premier ministre britannique Gordon Brown l’a fait de manière très discrète, et il faut maintenant attendre que les Etats, soit par referendum soit par vote du parlement, confirment. Une querelle au Parlement Européen était apparue auparavant, lors de la mise en place de la Charte des Droits Fondamentaux, puisque des députés d’extrême-gauche et d’extrême-droite ont réclamé un référendum.
Nicolas Sarkozy a clairement annoncé, et ce déjà pendant la campagne présidentielle, que son « traité simplifié », passerait devant le parlement et pas devant le peuple. On lui reproche ceci dit d’avoir présenté un traité qui ne diffère que très peu du traité constitutionnel rejeté en 2005 par les Français, et il est exact qu’à l’exception du terme de « constitution » qui a été supprimé, ce qui est très important, le texte définitif n’est pas bien éloigné du document de la Convention « Giscard ». La Charte des Droits Fondamentaux, qui ne s’appliquera pas au Royaume-Uni et à la Pologne, a par exemple été maintenue. Faut-il alors un référendum qui permettra à nouveau aux europhobes de se défouler, alors que les « européanistes du non » seront étouffés par les hurlements de ces extrémistes ? Je ne le pense pas. Il faut enterrer cette « constitution » européenne, constitution qui n’en était pas une mais qui aurait systématisé dans les esprits les dérives actuelles de l’Europe, afin de laisser le terme pur.
Il faut que l’Union Européenne se rebâtisse sur de nouvelles fondations, alors pourquoi s’opposer au Traité de Lisbonne plutôt qu’à ceux de Rome, de Maastricht, d’Amsterdam et de Nice. Il faut transformer l’Union Européenne en Nation Européenne, remplacer les traités, ainsi supprimés, par une véritable constitution européenne, sur des principes différents, qui eux permettront vraiment la renaissance de la civilisation européenne, susciteront enfin le sursaut salvateur. L’Union Européenne sera l’instrument de l’émergence au cœur du XXIème siècle de notre Grande Patrie, la première puissance politique et économique mondiale, l’Europe !
Aussi, même si ce traité est médiocre, même s’il est extrêmement loin de l’Europe pour laquelle nous entendons nous battre et œuvrer, n’en faisons pas un enjeu. Il sera toujours temps de l’abroger, avec les autres traités, lorsque l’aube de la Nation Européenne se lèvera. Entre temps, nous savons qu’un référendum serait instrumentalisé par les europhobes, et ne donnons pas l’occasion à un Besancenot et à un Le Pen d’en profiter pour rebondir. L’important était que le mot « constitution » soit retiré de ce traité, et c’est le cas. Nous avons donc obtenu ce que nous souhaitions.
Thomas Ferrier
Secrétaire Général du PSUNE