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 De l’Union Européenne et de la démocratie. Turquie-Irlande

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Ferrier
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Ferrier


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De l’Union Européenne et de la démocratie. Turquie-Irlande Empty
MessageSujet: De l’Union Européenne et de la démocratie. Turquie-Irlande   De l’Union Européenne et de la démocratie. Turquie-Irlande EmptyDim 15 Juin - 17:34

De l’Union Européenne et de la démocratie. Turquie et Irlande.


Turquie : le référendum obligatoire français supprimé.


Nicolas Sarkozy lors de sa campagne présidentielle de 2007 avait clairement expliqué qu’il était opposé à l’intégration de la Turquie dans l’Union Européenne et qu’il ferait le nécessaire pour réorienter la politique européenne dans le sens d’un partenariat privilégié. On pouvait craindre que, comme Angela Merkel, opposée elle aussi à l’adhésion turque mais qui cessa automatiquement d’évoquer le sujet une fois élue à la chancellerie, le nouveau président français finisse par céder à son tour en découvrant les réalités du pouvoir. Même si, en paroles, il maintient son positionnement officiel, dans les faits il démontre qu’il a déjà renoncé.

Dans le cadre de la réforme des institutions, Nicolas Sarkozy a pris il y a quelques mois la décision de supprimer le référendum obligatoire sur l’élargissement mis en place à l’époque de son prédécesseur Jacques Chirac, et qui visait notamment la Turquie. Certains arguments étaient valables dans cette décision, notamment le fait qu’il était problématique de faire voter les Français sur tous les élargissements, surtout concernant des pays indéniablement européens, comme la Macédoine ou la Serbie. Mais une fois qu’il a dit cela, que propose-t-il comme solution de remplacement, afin de maintenir un verrou démocratique afin de se prémunir contre l’adhésion turque. Rien. Certes il laisse faire une quarantaine (seulement) de députés de la majorité UMP, menés par les députés Mallié et Devedjian, opposants déterminés à cette adhésion, qui parviennent à introduire une clause constitutionnelle adaptée au cas turc, à savoir que le référendum obligatoire ne concernerait que des pays qui représenteraient en population plus de 5% de la population totale de l’Union Européenne, à savoir la Turquie, l’Ukraine et la Russie, cette dernière n’ayant pour le moment jamais manifesté son intention de rejoindre l’Union, clause votée au final par une majorité de députés.

A partir de là, on pouvait se dire qu’une solution idéale avait été choisie pour remplacer un principe qui posait quelques problèmes. Mais c’était en oubliant que le président n’avait pas clairement soutenu sa majorité ; en fait, tout le long du processus, il a été parfaitement silencieux, laissant dire à Rachida Dati que c’était une mesure équilibrée, indiquant un soutien mou. Or, le Sénat, à majorité UMP, dans deux commissions, dont celle des Affaires Etrangères, a à l’unanimité supprimé purement et simplement cette clause, au nom des intérêts français en Turquie. Cette dernière avait d’ailleurs menacé de pratiquer une politique de rétorsion économique si cette clause entrait en vigueur.

Que faut-il en déduire ? En premier lieu, le Sénat, qui n’est pas élu directement par le peuple, se permet de décider de son propre chef ce qui est l’intérêt du pays, au mépris des députés et de l’opinion. Il prouve ainsi qu’il est un blocage institutionnel bloquant toute mesure un peu courageuse. En second lieu, le président de la république n’a pas souhaité intervenir en personne sur cette question, et après que le Sénat ait pris cette décision, il n’a aucunement réagi. De plus, pour un prétendu opposant à l’intégration turque dans l’Union, Nicolas Sarkozy a choisi un ministre des affaires étrangères, Bernard Kouchner, favorable à cette intégration, et issu du PS comme le secrétaire d’état aux affaires européenne Jean-Pierre Jouyet, autre soutien de poids à Ankara. N’oublions pas en outre que le Parti Socialiste est d’une manière générale, comme la SPD allemande, un défenseur acharné de cette adhésion, dénonçant chez les opposants à l’adhésion turque une attitude islamophobe, ce qui est peut-être le cas des partisans de la droite nationale mais pas des 60 à 70% de Français, selon les sondages, opposés à cette adhésion.

En clair, le verrou institutionnel a sauté et le Sénat a clairement pris position contre toute règle constitutionnelle qui rendrait obligatoire un référendum sur l’élargissement à la Turquie. Et Nicolas Sarkozy a laissé faire. Il se contente pour le moment dans le processus d’intégration de bloquer certains chapitres impliquant la Turquie dans l’Union Européenne, c'est-à-dire qu’il se limite à des mesures symboliques, pour rassurer son électorat, mais sans aller plus loin, et surtout sans risquer de mettre en danger les intérêts économiques du patronat français en Turquie.

Par ailleurs, Jose-Manuel Barroso, président de la Commission européenne, soutient de manière appuyée le parti islamiste AKP au pouvoir en Turquie, à tel point qu’il a condamné explicitement la décision des juges de la cour constitutionnelle turque d’ouvrir une enquête sur le parti dominant, parti favorable à l’intégration turque à l’UE bien évidemment. Il a menacé la Turquie de suspendre le processus d’adhésion si les juges interdisaient l’AKP et condamnaient ses dirigeants, le président Abdullah Gül et le premier ministre Recep Erdogan, à cinq ans d’inéligibilité et d’interdiction d’être membre d’un parti politique. La Commission est en effet un chaud partisan de l’entrée de la Turquie dans l’Union Européenne, comme l’est aussi le président américain, George Bush, qui a à nouveau déclaré il y a quelques qu’il fallait que la Turquie y avait toute sa place. Il paraît évident que la Commission travaille en faveur de la politique américaine et des intérêts d’un patronat européen également favorable aux Turcs.


Les Irlandais rejettent le Traité de Lisbonne.


Depuis quelques semaines, Bruxelles craignait le verdict des électeurs irlandais, consultés par référendum sur le nouveau traité dit de Lisbonne, plan B après le rejet par la France et par les Pays-Bas du traité constitutionnel en 2005. Pourtant, les institutions européennes, et les dirigeants des Etats, avaient tout fait pour qu’aucun peuple de l’UE, et encore moins les Européens dans leur ensemble, n’ait à se prononcer sur ce texte, privilégiant des parlements complaisants, ce qu’ils ont été. Ainsi, dans 18 états, le parlement a ratifié le traité, seuls des parlementaires d’extrême-gauche et d’extrême-droite ayant voté non, lorsqu’ils étaient représentés.

Mais la constitution irlandaise oblige à un référendum, comme cela avait été le cas pour le traité de Nice, où il avait fallu que les Irlandais votent deux fois, ayant rejeté le texte la première fois, avant qu’il n’entre en vigueur. Toute la classe politique irlandaise, son patronat et ses organisations syndicales, avaient évidemment pris position en faveur du « oui ». Seuls le Parti Socialiste, organisation trotskiste ayant fait 0,7% des voix aux dernières élections, et le Sinn Fein, « organisation nationaliste de gauche radicale », avec moins de 7% aux législatives, appelaient au vote « non ». Libertas, association eurosceptique de droite catholique, dirigée par Declan Ganley, et financée « comme par hasard » par des organisations américaines, a pu faire avec un budget colossal une campagne décisive pour le « non ».

Les raisons du vote négatif des Irlandais sont multiples. Le souverainisme est sans doute une raison relativement marginale pour expliquer ce résultat, même si les Irlandais craignaient que leur neutralité soit remise en question, et ne voulaient pas que des soldats irlandais combattent à l’étranger, même dans le cadre d’une défense européenne en gestation. Les Irlandais de milieu populaire, ouvriers comme paysans, ont voté « non » essentiellement par anti-libéralisme et peut-être aussi par hostilité à l’immigration. D’autres Irlandais avaient peur, à cause de la Charte des Droits Fondamentaux, que les valeurs catholiques soient fragilisées, et que notamment l’avortement soit rendu possible en Irlande. Mais le thème le plus efficace a été la « démocratie confisquée », thème parfaitement compatible avec l’europhilie. En effet, les Irlandais étant les seuls à voter, puisque ce droit a été refusé à tous les autres européens, ils ont aussi voté au nom de tous ceux qui n’ont pas pu voter. On sait très bien que si un référendum européen avait été proposé, le « non » aurait certainement gagné à l’échelle de l’Union Européenne.

Ainsi, par souci social, par respect de la démocratie, par respect également de leur identité, menacée par une Union Européenne considérée comme libérale, atlantiste et technocratique, les Irlandais à 53,4% des voix ont dit « non » au nouveau traité, créant ainsi une nouvelle crise politique en Europe, même si les dirigeants des Etats cherchent à contourner ce vote négatif par diverses finasseries plus ou moins opaques, au mépris de la volonté populaire des Européens, et dans le cas présent, des Irlandais. Le fait que le seul pays qui ait pu voter ait dit « non » a un effet désastreux en matière d’image pour les institutions européennes, alimentant la colère populaire et probablement les sentiments souverainistes ou nationalistes. En ne laissant comme partisans du « non » que les extrêmes, les institutions européennes leur font un beau cadeau.

Or, le souverainisme ne reculera que si l’Union Européenne prend les bonnes décisions et résout concrètement les problèmes auxquels sont confrontés les citoyens. Cette « Union Européenne » là en étant décidément incapable, déterminé à ne jamais écouter l’opinion, et à toujours aller dans le sens de l’intérêt des lobbies, il faut la remplacer par une autre Union Européenne ; il faut que l’UE soit profondément refondée et réorientée afin d’être une vraie solution pour les Européens, une force d’avenir, un pôle décisionnel déterminé. C’est tout le projet du PSUNE, à savoir une Union Européenne, prélude à la Nation Européenne, qui soit à la hauteur des enjeux et capable de parer au nombreuses menaces qui planent au-dessus de notre beau continent. En ce sens, nous proposerons un Plan européen de refondation et de relance de l’Union Européenne, en vingt points, afin que l’Union Européenne soit enfin ce qu’elle aurait dû être.


Thomas FERRIER
Secrétaire Général du PSUNE


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