Au moment où la conférence de Copenhague se termine par ce qu’on ne peut appeler qu’un échec, la première secrétaire du PS français, Martine Aubry fait le commentaire suivant.
"L'incapacité à trouver un compromis à la hauteur de la menace confirme qu'il n'est pas possible de concilier, d'une part les règles économiques mondiales actuelles dominées par la compétition économique sans frein et le dumping entre les pays et, d'autre part les exigences écologiques".
Elle n’a pas tort d’insister sur l’impossibilité de concilier « les règles économiques mondiales » et les « exigences écologiques ». Elle se trompe seulement quand elle laisse penser que des règles économiques mondiales pourraient s’appuyer sur autre chose que l’économie, c’est-à-dire la compétition « libre et non faussée ». Pour y mettre un frein, il faudrait un pouvoir politique mondial. Ou bien elle est prête à supporter une dictature planétaire, dont on n’est pas très loin, ou alors elle doit prôner la république mondiale et l’expliquer aux travailleurs de son pays qui comptent sur elle pour défendre leurs acquis sociaux, dans un monde où les droits sociaux sont l’exception.
Martine Aubry conclut pour finir ainsi.
"Il est urgent que l'Union européenne retrouve le rôle moteur qu'elle avait joué à Kyoto, qui ne s'est pas réaffirmé en 2009, et qu'elle s'impose à elle-même pour commencer, de diminuer unilatéralement d'ici 2020 de 30% ses émissions".
Elle n’a pas tort de penser que l’Europe ait à jouer un rôle moteur, mais ne devrait quand même pas montrer Kyoto en exemple. Surtout elle n’a pas réfléchi au genre d’Europe qu’il faudrait. Si l’Europe est universaliste, comme elle l’est aujourd’hui, autrement dit si l’Europe n’en est pas une, elle reproduira en réduction toutes les difficultés rencontrées à Copenhague. Si, dans ces conditions, elle diminuait malgré tout unilatéralement ses émissions, incapable de se protéger elle sombrerait dans la récession, n’aurait aucune chance de servir d’exemple et surtout aucun pouvoir pour imposer aux autres de la suivre.