Ferrier Administrateur
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| Sujet: Négation de l'Europe-Nation... Sam 30 Mai - 11:13 | |
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- L'Europe Nation, une illusion
par Eric Burthey
26.05.09
Selon une définition communément admise, « un État-nation est la juxtaposition d'un État en tant qu'organisation politique, à une nation, c'est-à-dire des individus qui se considèrent comme liés et appartenant à un même groupe ».
Le philosophe et historien français, Ernest Renan, affirmait qu'une nation viable est constituée d'une communauté de destins et d'envie de vivre ensemble plutôt que sur des critères "matériels" tels que la race, la langue. Si l'Europe a effectivement une organisation politique, avec un parlement et un gouvernement incarné par la succession des réunions des ministres des finances, de l'agriculture, de l'économie...e lle n'est pas une nation.
Les Européens ont-ils envie de vivre ensemble ? Je ne crois que qu'ils se posent souvent la question. Pourquoi se la poseraient-ils d'ailleurs ? En tant que Français, je peux être amené, au cours de mon parcours professionnel ou lors de déplacements, à rencontrer un Breton, un Auvergnat, un Marseillais ou un Lillois, mais beaucoup plus rarement un Tchèque, un Estonien ou un Grec. Dès lors, savoir si j'ai envie de vivre avec l'un ou l'autre n'a pas beaucoup de sens. Aussi grands que soient les USA, les citoyens du nouveau monde font preuve d'une mobilité qui les conduit à côtoyer des compatriotes d'autres états. Ils se sentent appartenir à une même nation.
Il faudra des siècles et des siècles pour que, peut-être, l'Europe devienne un espace où se rencontrent quotidiennement des citoyens des 27 pays. Dans son célèbre livre, Le choc des civilisations (1996), Samuel Huntington avance l'hypothèse que le monde s'organise selon des solidarités culturelles et non politiques. C'est vrai en Europe, où les affinités culturelles réunissent plus facilement latins, anglo-saxons, méditerranéens que n'importe quelle union politique. Le poids des cultures séculaires ou des habitudes quotidiennes est trop lourd pour qu'un Suédois et un Italien se considèrent comme appartenant à une même nation. Ils n'appartiennent, pour l'instant, qu'à un même genre, le genre humain. | |
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