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 André Philip, le MSEUE et l'euro-socialisme

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Ferrier
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MessageSujet: André Philip, le MSEUE et l'euro-socialisme   André Philip, le MSEUE et l'euro-socialisme EmptyLun 24 Mai - 10:57

Citation :
Présentée, en effet, comme le résultat des travaux officiels de l'Exécutif du plus puissant Parti ouvrier existant aujourd'hui dans le monde, elle met malheureusement des armes précieuses à la disposition des adversaires des idées progressistes. La maladresse et la contradiction de certaines de ses affirmations, l'expression d'un isolationnisme nationaliste qui n'avait jamais été jusqu'à ces derniers temps que l'apanage des partis de droite, va permettre, en effet, à une fraction de la bourgeoisie libérale de se poser comme plus avancée et plus progressiste que certains de ceux qui se disent socialistes. Dès maintenant, cet argument est utilisé par nos adversaires : il a été évoqué à Paris dans une réunion publique par M. P. Reynaud et, à Berlin, lors du récent congrès pour la liberté culturelle, a permis à certaines personnalités de déclencher une offensive générale contre les idées socialistes. Il est indéniable que la brochure du Parti travailliste est un coup très dur porté à l'ensemble des partis socialistes du continent européen.

Malheureusement, cette initiative n'est pas la première. Déjà en septembre dernier, l'action du Gouvernement britannique dévaluant profondément sa monnaie sans avoir prévenu les gouvernements européens, ni tenu compte de leur situation, a conduit, dans certains pays, à un déséquilibre économique et à des troubles sociaux dont les travailleurs organisés ont été les premières et les principales victimes. Quelque soit leur désir de solidarité ouvrière, et leur volonté de défendre les travaillistes britanniques contre leurs adversaires conservateurs, les républicains français ne peuvent pas rester plus longtemps silencieux.

Nous ne sommes pas comme le Parti Communiste. Nous ne pensons pas qu'il existe une patrie socialiste à laquelle tous les partis de gauche de l'Europe doivent se sacrifier sans condition. Nous ne pouvons pas laisser affaiblir l'autorité des forces socialistes et républicaines dans les pays du continent en gardant le silence devant certaines affirmations contraires à toutes les traditions républicaines de nos pays et même à celles qui inspirèrent jadis le socialisme naissant en Grande-Bretagne. C'est pourquoi je m'efforcerai dans cette brochure de faire très objectivement le point et d'exprimer devant l'initiative du Labour Party ce qui me semble devoir être la réaction des socialistes et des hommes de gauche dans les divers pays de notre continent. Je précise qu'il ne s'agit point ici d'une réponse officielle du Mouvement Socialiste pour les Etats-Unis d'Europe au manifeste du Labour, mais d'un rapport exprimant mes idées personnelles et destiné à susciter, dans les diverses sections, discussions, recherches et études; ce n'est qu'ensuite, à sa prochaine conférence internationale, que le Mouvement Socialiste pour les Etats-Unis d'Europe définira officiellement sa position.

André Philip, "Le Socialisme et l'Unité Européenne - Réponse à l'Exécutif du Labour Party"

http://www.ena.lu/
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MessageSujet: Re: André Philip, le MSEUE et l'euro-socialisme   André Philip, le MSEUE et l'euro-socialisme EmptyLun 24 Mai - 10:57

Citation :
Le Mouvement socialiste pour les États-Unis d'Europe (MSEUE)

Le Mouvement pour les États-Unis socialistes d'Europe, présidé par André Philip, est né à Montrouge, près de Paris, en juin 1946 de la volonté de créer une Europe socialiste indépendante des États-Unis et de l'URSS. Il s'efforce de renouer avec l'ancienne tradition internationaliste des partis socialistes et son objectif initial est de parvenir à une planification socialiste d'une Europe unie. Mais après le début de la Guerre froide, cette attitude doctrinaire va peu à peu faire place à une approche plus coopérative qui conduit le mouvement à se consacrer davantage à la construction européenne. Celui-ci change d'ailleurs de dénomination en 1947 pour devenir le "Mouvement socialiste pour les États-Unis d'Europe" (MSEUE) qui estime urgent de faire d'abord l'Europe avant de lutter pour qu'elle soit socialiste.

Ses animateurs vantent l'unification européenne mais ils ne peuvent concevoir l'Europe unie sans la présence allemande et sans la participation de la Grande-Bretagne et des pays scandinaves notamment parce qu'ils estiment ces pays davantage imprégnés de l'esprit socialiste que les Six de la "petite Europe". Sur le plan économique, le MSEUE réclame la planification des industries de base en Europe et celle des investissements en vue de permettre aux pays sous-développés d'Europe et d'outre-mer d'accéder au progrès économique.
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MessageSujet: Re: André Philip, le MSEUE et l'euro-socialisme   André Philip, le MSEUE et l'euro-socialisme EmptyLun 24 Mai - 10:58

Citation :
Le discours de M. Churchill pèche par un autre silence, que l'on n'aurait sans doute pas eu à déplorer si M. Bevin avait lancé, plutôt que M. Churchill, l'idée d'Etats-Unis d'Europe. N'ayons pas peur des mots: l'Europe ne peut sérieusement être unifiée que par la gauche européenne, par la véritable gauche européenne. Entendons-nous. Il existe à l'est de l'Europe un gigantesque bloc qui se proclame de gauche, mais qui renie en fait toutes les valeurs qui ont fait la grandeur de la gauche: libertés politiques, humanisme, respect de la personne humaine, acceptation du non-conformisme, garanties démocratiques assurées à tous les citoyens. Il existe à l'ouest de l'Europe, outre-Atlantique, un autre système où l'hyper-capitalisme n'est pas un vain mot. L'Europe n'a pas à choisir entre ces deux systèmes; elle n'a pas à accepter quelque colonisation que ce soit. Elle doit et elle peut trouver la solution qui lui convient. Cette solution d'ailleurs existe; elle n'est autre que ce socialisme dit « occidental » et qui allie à une organisation rationnelle de l'économie le maintien des grandes libertés politiques. Ce socialisme, empressons-nous de le dire n'est nullement l'apanage des partis dits « socialistes ».

(Le Phare Dimanche, 11 octobre 1946)
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MessageSujet: Re: André Philip, le MSEUE et l'euro-socialisme   André Philip, le MSEUE et l'euro-socialisme EmptyLun 24 Mai - 11:00

Citation :
Tract du Mouvement socialiste pour les États-Unis d'Europe (1951)

L'avenir du M.S.E.U.E.

Mouvement d'opinion ou force politique européenne

par E. Gironella

Après quatre années d'existence, le M.S.E.U.E. est resté un mouvement d'opinion en faveur de l'unification européenne et de la participation des forces socialistes et progressistes à cette unification. Il représente plutôt la curiosité et la sympathie des milieux de gauche pour la cause européenne que la volonté des grandes organisations ouvrières - politiques et syndicales - d'intervenir et d'influencer d'une façon quelconque la réalisation de cette Europe.

Les objectifs actuels du M.S.E.U.E. et l'action que nous menons au sein du Mouvement Européen et parallèlement à lui sont si simples et imprécis, que beaucoup de nos soi-disant amis craignent que notre action, malgré la pureté de nos intentions et l'honnêteté de nos militants, ne devienne l'apanage d'une opération bourgeoise, voire même conservatrice et réactionnaire.

Le M.S.E.U.E. présente deux faiblesses essentielles : l'une idéologique, l'autre organique.

Politiquement nous manquons d'imagination et d'audace. Nous sentons parfaitement les points faibles du socialisme traditionnel :sa sclérose nationale, son conformisme social, ses complicités involontaires avec une politique révolue nationaliste, colonialiste et bourgeoise. Nous sentons que l'étape du capitalisme libéral est finie pour l'Europe, que la bourgeoisie européenne manque de moyens financiers, de préparation technique et de volonté politique pour accepter la responsabilité et pour prendre la tête de la transformation qui s'impose. Nous sentons que le socialisme devrait prendre l'initiative d'un grand renouvellement historique dont les têtes de chapitre seraient :(1) une fédération européenne qui mettrait un terme au cloisonnement actuel, aux histoires périmées, aux marchés impuissants, aux rivalités désuètes; (2) une révolution technique ayant pour objectif de doubler la productivité et le niveau de vie de l'Europe; (3) une transformation économico-politique en vue de la planification rationnelle dans la liberté et de la participation de la classe ouvrière à toutes les responsabilités et à tous les bénéfices de la gestion et de l'administration.

[...]

Le militant dévoué, les Simples cotisations individuelles, l'opposition traditionnelle de la classe ouvrière pour l'obtention d'une augmentation de salaire ou d'une réduction des heures de travail ne constituent plus des moyens suffisants. Les problèmes sont devenus d'une telle complication qu'ils dépassent souvent la compréhension de l'ouvrier moyen. Les forces qui s'opposent au développement ou à la transformation socialiste de la société démocratique disposent parfois d'une puissance financière illimitée. Il en est ainsi des partis communistes derrière lesquels se trouve l'Etat totalitaire soviétique.

Le socilalisme, pour intervenir efficacement dans la phase actuelle de l'histoire, doit trouver des formes d'organisation et des moyens de travail appropriés. Dans cet ordre d'idées, la politique bourgeoise des deux derniers siècles pourrait nous servir d'exemple. En effet, après avoir livré des combats pour la reconnaissance de sa personnalité et de sa force, après la prise des Bastille féodales, la politique bourgeoise s'est entièrement renouvelée. L'opposition au féodalisme - réaction naturelle et collective des artisans qui etouffaient économiquement et moralement - a fait place à une politique hardie et constructive élaborée par les nouvelles forces économiques et les grandes associations bourgeoises. Les partis politiques existent toujours, mais leur moyens de lutte ont profondément changé :les jacobins et les sans-culotte de la veille sont remplacés par les conseils d'administration des nouvelles entreprises industrielles et financières, par les représentants des chambres de commerce ou d'autres sortes d'organisations professionnelles.Ce sont eux qui décident de la politique à suivre, qui apportent les bases financières, qui agitent et mobilisent «l'opinion publique» dans le pays.
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MessageSujet: Re: André Philip, le MSEUE et l'euro-socialisme   André Philip, le MSEUE et l'euro-socialisme EmptyLun 24 Mai - 11:03

Citation :
Le nazisme et l'idée européenne

Dès le début de la Seconde Guerre mondiale, les rapides victoires militaires allemandes sur les démocraties continentales européennes alimentent une intense propagande en faveur du thème de l'Europe allemande. Le Reich veut en effet organiser ses nouvelles conquêtes territoriales et prétend, pour ce faire, vouloir construire une Europe unie, une Europaïsche Wirtschaftsgemeinschaft qui mettrait définitivement fin aux antagonismes nationaux traditionnels. L'Allemagne hitlérienne n'hésite pas alors à se présenter comme le champion de l'unification européenne et de l'Ordre Nouveau continental. La propagande officielle exalte d'ailleurs les valeurs de la civilisation occidentale qu'elle prétend défendre face au bolchevisme et à l'impérialisme anglo-saxon. Mais les stratèges nazis prévoient une réorganisation du continent sous la forme d'un grand espace économique et commercial européen entièrement placé au service de l'économie allemande. Les géopoliticiens allemands souhaitent notamment faire des plaines fertiles d'Europe centrale le grenier alimentaire du Reich et pensent parfois à une germanisation forcée des populations asservies. En réalité, les nazis tablent leurs projets sur l'existence d'une race allemande à laquelle appartiendraient, outre les Allemands, les Alsaciens, les Autrichiens, les Luxembourgeois et les Suisses germaniques mais aussi tous les Volksdeutschen qui, en Europe, ont pu avoir des ascendants allemands même s'ils ont perdu par la suite tout contact avec leur culture d'origine. Viendraient alors s'agréger à ce premier ensemble les populations parentes jugées germaniques et facilement assimilables tels que les Scandinaves, les Flamands et les Néerlandais. Face à ces populations et à celles des pays alliés et satellites (Croatie, Slovaquie, Hongrie, Roumanie et Italie), les Slaves de Pologne, des Pays baltes et de l'Union soviétique sont présentés comme des "sous-hommes" que le Reich peut éliminer ou déplacer et asservir selon ses besoins. Les Juifs et les Tsiganes, considérés comme apatrides, sont quant à eux condamnés à être exterminés. Ainsi l'Allemagne nazie entrevoit-elle la constitution de l'espace vital du Reich entièrement contrôlé par une race germanique réunie et purifiée grâce à la sélection méthodique opérée par des experts raciaux. Les stratèges allemands envisagent également de réunir l'Europe unie et les colonies africaines des États vaincus en une Eurafrique autarcique et contrôlée par les puissances fascistes de l'Axe - l'Allemagne et l'Italie – et leurs pays satellites. Ces discours sur l'Europe nouvelle, au-delà des raisons d'opportunisme économique immédiat, permettent aux responsables allemands de gagner la confiance de certains collaborateurs dans les pays européens vaincus et occupés. Ainsi en 1941, est organisée à Paris une grande exposition intitulée "La France européenne" qui vante le slogan d'une France forte dans une Europe forte. Accueillant plus de 600.000 visiteurs, l'exposition fait admirer les richesses agricoles du pays pour mieux situer son rôle dans l'Europe nouvelle sous direction allemande. Cette manifestation est suivie d'autres expositions itinérantes, dont celle sur "Le bolchevisme contre l'Europe" qui montre la croisade engagée par le Reich et ses alliés contre le communisme et pour une Europe unie. Après la guerre, les mouvements communistes sauront habilement tirer profit de cette conception nazie de l'Europe et de la collaboration pour discréditer l'idéal européen qu'ils jugent réactionnaire.
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MessageSujet: Re: André Philip, le MSEUE et l'euro-socialisme   André Philip, le MSEUE et l'euro-socialisme EmptyJeu 3 Fév - 17:57

Citation :
La gauche de la SFIO, conduite par Marceau Pivert, associée à Henri Frenay et Claude
Bourdet, créa en février 1947 le Mouvement pour les Etats-Unis socialistes d'Europe
(MEUSE) en vue de construire un système fédéral européen, une Europe sociale, et
d’émanciper les peuples colonisés. Le Comité directeur de la SFIO décida d'adhérer au
MEUSE, membre du Mouvement Européen, une organisation pluraliste. De ce fait le
MEUSE se transforma en Mouvement socialiste pour les Etats-Unis d'Europe
(MSEUE), puis en Gauche européenne en 1961. Gérard Jaquet, président de la Gauche
européenne, se souvient encore du rêve des militants pour des Etats-Unis socialistes
d’Europe, abandonné au profit de la participation des socialistes au mouvement en
faveur des Etats-Unis d’Europe.

(Source: Gérard Bossuat)
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