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 L’Union Européenne, bouc émissaire des Etats.

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Ferrier
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MessageSujet: L’Union Européenne, bouc émissaire des Etats.   L’Union Européenne, bouc émissaire des Etats. EmptyDim 28 Sep - 14:31

L’Union Européenne, bouc émissaire des Etats.


L’euroscepticisme, rebaptisée « euroréalisme » par Philippe de Villiers, a le vent en poupe. Après l’échec du Traité Constitutionnel en France et aux Pays-Bas en 2005, après l’échec du Traité de Lisbonne en Irlande en 2008, l’extrême-gauche et l’extrême-droite « tendrement » réunies fustigent l’Union Européenne, et désormais des partis plus traditionnels sont « contaminés » par ce nouveau discours europhobe, à l’instar du SPÖ autrichien, qui flirte sur les mêmes positions anti-européennes que le FPÖ de K.H. Strache.

Or comment peut-on expliquer ce rejet de l’Europe politique, ou plutôt de cet embryon d’Europe politique, y compris dans des pays qui ont bien profité en matière de croissance économique de l’aide financière de l’UE ? La responsabilité en incombe essentiellement aux gouvernements des Etats, qui sont les principaux responsables du désaveu dont l’UE est victime depuis plusieurs années. Nos gouvernements constituent en vérité de véritables oligarchies, des Etats dans les Etats, qui ont un projet politique transpolitique et transnational. Que ce soit la « gauche » ou la droite au pouvoir, la présentation du dit projet est différente de forme mais pas de fond, et les deux hémisphères de l’échiquier politique se rejoignent pour mener la même politique. L’apparition de grandes coalitions, liant la « gauche » et la droite, comme en Allemagne et en Autriche, en est une illustration remarquable.

Dans l’esprit des gouvernements, le service public doit être libéralisé, et les entreprises publiques privatisées. Mais sachant qu’une telle politique serait impopulaire aux yeux de l’opinion, et ne voulant pas l’affronter directement, ils ont eu l’idée ingénieuse de faire faire le travail par un autre, celui-là subissant alors toutes les critiques, et cet autre c’est l’Union Européenne. C’est par la volonté des Etats, et conformément aux traités, que l’Union Européenne, par le biais de la Commission, est chargée de libéraliser l’économie européenne, de s’opposer à tout protectionnisme économique européen, et de saboter les acquis sociaux des travailleurs européens. L’ « Europe » n’est libérale que parce qu’elle est conforme à la volonté politique des gouvernements des Etats ; elle pourrait tout aussi bien être socialiste pour les mêmes raisons.

L’Union Européenne étant chargée des basses besognes, c’est elle qui est montrée du doigt par les populistes et autres démagogues qui, ce faisant, visent bien mal. Le nouveau héros des « euroréalistes » est d’ailleurs l’irlandais Declan Ganley, partisan du libéralisme économique, de l’atlantisme géopolitique, et favorable à l’élargissement de l’UE à la Turquie. Il représente parfaitement le parti américain en Europe dans sa version néo-conservatrice. Or voilà que Philippe de Villiers le présente comme sa nouvelle idole, remplaçant Jimmy Goldsmith. Comme le parti Ukip, ces souverainistes sont les meilleurs alliés des USA et ne combattent pas l’Union Européenne de manière désintéressée.

Ainsi, on se rend compte que les adversaires de l’Union Européenne sont tout autant alignés sur les USA et tout autant libéraux que les technocrates de Bruxelles. L’ « euroréalisme » n’est qu’une forme de démission politique collective, de renoncement à la Grande Europe pour plaire à l’oligarchie planétaire. En Europe centrale et orientale, cette europhobie se double naturellement de russophobie, et cette dernière est si bonne conseillère qu’elle réussit à ce que les USA installent deux bases, une en Pologne et une en Tchéquie, Tchéquie où le président, Vaclav Klaus, est un eurosceptique forcené, identique en ce sens à Leç Kaczynski en Pologne.

Les pseudo-européanistes de Bruxelles et les souverainistes europhobes vivent donc chacun du rejet de l’autre. Philippe de Villiers a besoin de l’UE pour exister politiquement et l’UE a besoin des souverainistes qui lui servent de repoussoir. Il est temps de dénoncer l’UE pas seulement pour ce qu’elle est mais surtout pour ce qu’elle n’est pas. Le fédéralisme européen, que Villiers, Dupont-Aignan et Le Pen en France dénoncent, est une vue de l’esprit. Il n’y a pas et il n’y aura pas d’Europe fédérale dans le cadre actuel. L’idée d’ « armée européenne » est abandonnée depuis 1954 et l’échec de la CED, l’UE actuelle demeure une Europe des Etats, et cela serait resté le cas aussi bien avec le Traité « Constitutionnel » qu’avec le Traité de Lisbonne, où aucune avancée dans le sens fédéral ou national-européen n’est à signaler. Quant à l’intégration turque à l’UE, on ne voit pas en quoi des europhobes comme Villiers ou Dupont-Aignan s’y opposent, puisqu’ils sont opposés à l’UE. Au moins Jörg Haider, aussi europhobe qu’eux, est cohérent puisque comme l’irlandais Ganley il est partisan de l’intégration turque. Enfin, Michel Rocard, déjà évoqué dans un article spécifique, explique que cela n’aurait de sens d’être opposé à l’intégration turque que si l’Europe politique était autre chose qu’une chimère. En clair, seuls les vrais européanistes sont crédibles dans leur opposition à l’adhésion turque.

La libéralisation de l’économie européenne, il ne faut donc pas la reprocher à l’Union Européenne, qui ne fait qu’exécuter la volonté des gouvernements, mais la reprocher aux véritables responsables, aux Etats et à leurs dirigeants. Bien entendu, l’Union Européenne actuelle doit être réorientée afin de correspondre aux attentes des citoyens européens et dans ce cadre il est impératif d’avoir un Etat européen unitaire, puisque un service public européen ne peut exister sans état. C’est par la naissance de l’état-nation Europe que nous pourrons profondément réformer la politique et l’économie du continent, mais cela implique de briser la résistance des Etats, alliés objectifs du capitalisme international et des USA. Ceux qui à gauche croient défendre utilement le service public et les acquis sociaux ou ceux qui à droite croient défendre utilement l’indépendance de l’Europe, font fausse route en montrant du doigt l’Union Européenne.


Thomas FERRIER
Secrétaire Général du PSUNE
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Ferrier
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