Le mondialisme, l’énergie et les matières premières
Il est un domaine auquel on ne pense pas quand on traite du gaspillage des ressources naturelles, c’est la production des objets manufacturés dont le coût inclut une part non négligeable d’énergie et de matières premières.
Avec le libéral mondialisme économique, défini par les règles de l’Organisation mondiale du commerce, l’industrie européenne se délocalise inexorablement vers les pays émergents, notamment la Chine. La main d’œuvre y est en effet infiniment moins bien rémunérée qu’en Europe, y compris en Europe de l’Est. C'est un gaspillage des ressources naturelles qui accompagne cette délocalisation. Et ce n’est peut-être même pas l’intérêt bien compris du consommateur. Cela indépendamment des incidences sur la richesse collective, et bien sûr le chômage
Cependant l’importation d’objets manufacturés produits à un coût relativement faible induit de nouveaux modes de consommation. Ce n’est plus le produit fini de qualité, à longue durée de vie et facile à réparer que l’on achète, mais un produit, éventuellement performant, destiné avant tout à être bientôt remplacé. Souvent le prix du remplacement sera très inférieur à celui de la réparation, même mineure. Par ailleurs, pour les produits de haute technologie, la conception, de moins en moins modulaire, interdit d’apporter quelque amélioration que ce que ce soit à l’ensemble. Il faut tout racheter.
Le résultat est très négatif en termes de consommation d’énergie et de matières premières, donc pour la préservation des ressources fossiles.
Le consommateur semble y trouver son compte, mais il n’est pas sûr qu’il soit gagnant sur le long terme. Il l’est surtout dans la mesure où il peut avoir plus rapidement accès aux biens qu’il désire. Mais c’est parce qu’aucune formule, comme un crédit calculé en fonction de la durée de vie du produit, ne vient corriger le phénomène.
Dans cette affaire on a allègrement abandonné un mode de vie qui caractérisait la vieille Europe au profit d’un comportement qu’on pouvait à la rigueur comprendre chez les nouveaux Américains quand ils ont construit leur nation, mais qui est irresponsable aujourd’hui en quelque lieu qu’on le trouve.
Ce nouveau comportement est avant tout antieuropéen et mondialiste, quelle que soit la forme de mondialisme, libéral ou alternatif, à laquelle on se réfère. C’est celui que veulent nous inculquer nos prétendues élites, comme tous nos politiciens de l’extrême droite à l’extrême gauche en passant par les Verts.
Peter Eisner