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 Editorial du 7 Mai 2007 - Présidentielles

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Ferrier
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Ferrier


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Editorial du 7 Mai 2007 - Présidentielles Empty
MessageSujet: Editorial du 7 Mai 2007 - Présidentielles   Editorial du 7 Mai 2007 - Présidentielles EmptyLun 7 Mai - 9:31

Bilan des élections présidentielles françaises.


53,06% des voix, tel est donc le résultat au second tour du nouveau président de la république française, Nicolas Sarkozy, à l’issue d’une longue campagne qui a activement mobilisé l’antenne. Bilan de quinze jours qui ne changeront pas la France.


Ruine des extrêmes.


Avec 10,44% des voix au premier tour, Jean-Marie Le Pen connaît son premier échec aux présidentielles depuis 1988, où il avait rassemblé un peu plus de 14% des voix sur son nom. Depuis, il n’avait cessé de progresser électoralement, même s’il avait connu des revers à d’autres types d’élections, mais jamais à ce qu’il appelle « la mère des batailles ». Pour cette campagne, le Front National a pris le risque de déconcerter son électorat par la recherche, finalement illusoire, de nouveaux électeurs. Son positionnement confus sur la question de l’immigration, jusqu’à son discours d’Argenteuil qui était à 180 degrés du discours classique du parti, dans une campagne dirigée par sa fille, n’a pas peu fait dans cet effondrement. Sarkozy est ainsi passé comme plus dur aux yeux de l’électorat FN que son chef de file, alors même qu’il conservait, lui, son électorat traditionnel, et gagnait finalement un centriste sur deux.

Les sondages pour les législatives indiquent désormais un Front National entre 7 et 8% des voix, et il est donc très vraisemblable que le mauvais score aux présidentielles annonce un très mauvais score aux législatives, celui-ci aboutissant alors à des guerres intestines. Marine Le Pen sera alors la première aux bancs des accusés, mais du fait de son ascendance, et ce malgré ses responsabilités dans cet échec, elle devrait bénéficier de la protection paternelle, attisant la volonté de l’opposition interne d’hâter le départ du vieux chef.

Avec 1,33% des voix, Arlette Laguiller subit un véritable camouflet et connaît un départ sans gloire, pour sa dernière campagne. De plus, en appelant à voter pour la candidate du Parti Socialiste, elle se déconsidère. L’extrême-gauche en général, à l’exception de la LCR, recule nettement, l’alter-mondialiste José Bové étant à 1,32%, la communiste Marie-George Buffet à moins de 2% des voix, l’écologiste Dominique Voynet à 1,57%.

Net recul du Front National, qui perd un million d’électeurs [sans compter les électeurs MNR], mort clinique de Lutte Ouvrière, arrêt cardiaque du Parti Communiste, recyclage des Verts, le premier tour des élections a été une véritable hécatombe.


Défaite du PS.


Ségolène Royal, candidate proclamée par les media avant d’être adoubée par les militants, a rassemblé sur son nom près de 47% des électeurs, et ce malgré d’évidentes faiblesses, tant rhétoriques qu’idéologiques. Sa campagne s’est accompagnée d’un étrange chauvinisme, incarné par le fétichisme du drapeau tricolore qu’elle souhaitait voir flotter chez tous les Français, les questions européennes étant totalement évacuées.

Malgré tout, le PS a su mobiliser son électorat, relayé par diverses associations, notamment dans les quartiers difficiles. Royal fait de bons scores dans l’ouest et le sud-ouest, notamment en Bretagne, en Aquitaine, dans le Limousin et en Midi-Pyrénées, en plus de recevoir le vote massif des banlieues et enfin le traditionnel vote bo-bo.

La défaite « socialiste » annonce une sanglante guerre des roses, entre le premier secrétaire du PS et son épouse candidate d’une part, et Dominique Strauss-Kahn d’autre part, qui a lancé dès hier soir les hostilités et a dénoncé sans ambiguité les raisons de cet échec, à savoir un manque de modernisation du parti dans un sens social-démocrate assumé. Mais est-ce que le Parti « Socialiste » a perdu du fait de ne pas avoir été assez au centre ou plutôt d’avoir renoncé depuis trois décennies au socialisme ? Certes, certains pourraient rappeler le score dérisoire de l’extrême-gauche, mais ce vote libertaire et alter-mondialiste a-t’il quelque chose à voir avec le socialisme ? Je ne le crois pas.

Avec la victoire du candidat libéral et la défaite de ce que l’on doit appeler la fausse gauche, doit désormais s’ouvrir un boulevard pour une vraie gauche, un vrai socialisme, unis à un européanisme révolutionnaire.


Victoire de la droite.


La droite, libérale et atlantiste, a remporté cette élection avec un score plus qu’honorable. Son poulain, Nicolas Sarkozy, a dépassé les 31% des voix au premier tour ; il a fait reculer l’extrême-droite là où Chirac n’avait fait que la renforcer. Tout laisse désormais penser que l’UMP va continuer à grignoter le Front National aux législatives, et peut-être même le dévorer.

Dans son discours, juste après l’annonce de sa victoire, Nicolas Sarkozy a exposé la vision de sa présidence. Il a en premier lieu fait l’éloge de l’Europe avec lucidité, évoquant la colère légitime des peuples face à l’impuissance de l’UE à les protéger, mais il a aussi développé un positionnement clairement atlantiste, à une nuance près, disant que « l’amitié c’est de pouvoir penser différemment », et que la France serait aux côtés des Etats-Unis. Ainsi son discours est-il paradoxal, puisqu’on ne peut pas être en même temps européaniste et atlantiste. Enfin, alors qu’il est opposé à l’entrée de la Turquie dans l’UE, Sarkozy a évoqué une nécessaire (selon lui) politique euro-méditerranéenne, se plaçant dans la continuité de son prédecesseur Jacques Chirac, et l’assistance à l’Afrique, alors qu’une rupture diplomatique dans ce domaine aurait été souhaitable.

Maintenant qu’il est élu, nous le jugerons sur pièces, et nous verrons si ses engagements seront tenus. Si le traité simplifié sera certainement mis en place, puisque accepté par la plupart des partenaires européens de la France, qu’en sera-t’il de la question turque ? Sarkozy va-t-il faire interrompre le processus d’adhésion, alors qu’il a maintes fois répété qu’il « s’opposerait à l’entrée de la Turquie dans l’Union Européenne » ? Il a annoncé également qu’il ferait baisser en cinq ans le taux de chômage à moins de 5%, mais s’il tente une politique de libéralisation de l’économie, comme l’a fait Blair au Royaume-Uni, il risque bien de se heurter à une opposition frontale des partenaires sociaux.

Les législatives du mois de juin devraient annoncer une majorité UMP à l’assemblée, une majorité qui pourrait être écrasante. Avec le Sénat, où la droite est déjà majoritaire, l’UMP n’aura ainsi aucune excuse si elle ne réussit pas et… elle ne réussira pas.

Alors, victoire oui, mais à la Pyrrhus ?


L’avenir : l’euro-socialisme ?


La « gauche » en Europe a renoncé à défendre les travailleurs européens, et ses extrêmes, alter-mondialistes, les trahissent même. Ceux-ci, perdus, se sont tournés vers une voie de garage, la droite nationale, et désormais vers leur pire ennemi, la droite libérale. Combien d’ouvriers ont voté pour le libéral Sarkozy ? 29% d’entre eux l’auraient fait au premier tour. Certes Sarkozy a valorisé la notion de travail, ce qui n’a pu que séduire les travailleurs, certes il s’est emparé de figures marquantes de la gauche, comme Jaurès, mais nous savons tous que le candidat de l’UMP est un libéral, et que le libéralisme ne sauvera pas l’Europe, mais a une responsabilité historique dans son déclin actuel. Sarkozy a proposé de mettre en place une préférence communautaire, forme adoucie de protection économique européenne, mais est-ce possible aujourd’hui ? Les dirigeants des autres pays d’Europe, à l’instar de Tony Blair et demain de Gordon Brown au Royaume-Uni, n’en veulent pas puisqu’ils sont attachés à l’ouverture économique des frontières.

L’Europe Politique, dont Sarkozy a dit être un partisan, ne se fera pas par la négociation entre des états attachés à leur souveraineté politique. Elle ne résultera pas de traités, fussent-ils prétendûment constitutionnels, mais d’un processus populaire et révolutionnaire. L’Europe Politique doit naître de la volonté des Européens, volonté aiguillonnée par des européanistes courageux, et c’est ainsi qu’elle sera réellement puissante. Et cette Europe Politique ne recevra le nécessaire soutien populaire que par la transparence démocratique et par un projet social ambitieux et généreux pour les Européens, projet qui ne peut que s’opposer au libéralisme.

L’heure du réveil de l’Europe approche et nous devrons être à ce rendez-vous de l’histoire !


Thomas Ferrier
Secrétaire Général du PSUNE
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Editorial du 7 Mai 2007 - Présidentielles
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