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 Grande Europe et Russie, par Igor Maksimytchev

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Ferrier
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MessageSujet: Grande Europe et Russie, par Igor Maksimytchev   Grande Europe et Russie, par Igor Maksimytchev EmptyJeu 30 Nov - 12:39

Citation :
Les perspectives de la grande Europe

RIA Novosti

30/11/2006 13:45 Par Igor Maksimytchev, chercheur à l'Institut de l'Europe relevant de l'Académie des sciences de Russie

Le climat politique de l'Europe a subi des changements ces derniers mois. En mal, malheureusement. On tente de faire accroire à la partie intégrée du continent que la Russie est son ennemi juré. De masquer que la politique russe ne s'est pas écartée d'un iota de la ligne visant le développement de la coopération réciproquement avantageuse avec l'Union européenne, que l'objectif principal de Moscou reste l'imbrication du pays dans le contexte politique et économique européen et mondial, que le potentiel de la Russie ne cesse de croître tout comme son aptitude à contribuer à l'élimination des foyers de crise dans le monde. Néanmoins, le fait qu'un Etat russe fort, appliquant une politique indépendante existe à l'est du continent, exerce un effet obsessionnel sur l'UE. L'objectif a été fixé de compromettre le président Vladimir Poutine et sa politique de stabilisation de la Russie, de renforcement de l'étaticité russe, de renaissance de son prestige international. Le prochain passage du pouvoir suprême entre les mains du successeur de Vladimir Poutine va assurément faire date dans le développement politique de la Russie et l'opposition irresponsable va vouloir le mettre à profit pour faire tanguer le navire.

Le veto polonais, formellement dirigé contre la Russie, frappe en réalité un point névralgique de l'Union européenne, à savoir son aptitude à "parler d'une même voix" dans les affaires internationales. L'UE ne pourra jouer un rôle quelconque dans la politique mondiale que si ses actions sur l'échiquier international ne sont pas désavouées par un ou plusieurs de ses membres. Si elle ne se montre pas apte à "parler d'une même voix", l'Union européenne ne réussira certainement pas à sortir du cadre d'une zone de libre échange à dimensions variables. Le précédent polonais a ouvert la boîte de Pandore: parmi les 25 membres (ils seront 27 à partir du début de l'année prochaine) de l'UE il s'en trouvera toujours un ou deux pour ne pas être d'accord avec l'opinion des autres. Désormais tout membre de l'Union européenne, même le plus minuscule et dépourvu d'influence, pourra utiliser l'expérience polonaise et se livrer à du chantage en menaçant les autres de faire avorter des démarches politiques concertées et même mettre à exécution ses menaces s'il estime que les autres membres de l'UE ne lui prêtent pas suffisamment d'attention.

Pour la Finlande, qui a mené tambour battant son semestre de présidence à l'UE et préparé une bonne base pour le début des négociations sur la conclusion du nouvel accord de partenariat stratégique avec la Russie, le comportement de desperado de la Pologne a suscité un sentiment désagréable. L'échec dans la recherche d'un compromis dans le conflit entre la Turquie et Chypre ne saurait remettre en question la remarquable diplomatie finlandaise qui n'a plus à démontrer son aptitude à régler les situations les plus inextricables. Cependant, la phase finlandaise de la politique de l'UE n'a pas eu l'achèvement que logiquement elle aurait dû avoir dans l'un des volets les plus importants de la politique extérieure de l'UE, à savoir le développement des rapports de coopération avec la Russie. Maintenant cette tâche devra être menée à bien par l'Allemagne qui présidera à l'Union européenne durant le premier semestre de 2007.

L'ordre du jour de la présidence allemande est déjà énormément chargé. Le problème urgent consistant à définir les conditions et les délais de l'adhésion de la Turquie à l'UE soulève débat même au sein de la "grande coalition" au pouvoir à Berlin. Dans le même temps l'Allemagne entend mettre à profit le prochain semestre pour trouver une réponse à la question de savoir ce qu'il faut faire avec la "Constitution européenne" adoptée par une partie des membres de l'UE mais repoussée l'année dernière par des référendums tenus en France et aux Pays-Bas. A propos, le projet de "constitution" prévoyait une certaine restriction du principe d'unanimité au sein de l'UE, restriction à laquelle la Pologne s'est référée pour étayer son veto. Toutefois, les Français et les Néerlandais s'étaient vigoureusement opposés à cette restriction éventuelle, craignant qu'elle puisse porter atteinte à la souveraineté de leurs pays. Présentement personne ne sait quelles modifications seront apportées à la "Constitution européenne" et de quelle manière. On ignore aussi comme on pourra convaincre les Français et les Néerlandais de "revoter", comme la chose avait réussi en Ukraine (Si dans ces pays un "maidan" est possible, alors il votera contre la "constitution"). Un référendum va devoir aussi être tenu en Grande-Bretagne, dont la population est montée contre la "constitution". Par conséquent les prochains présidents à l'UE - les Allemands - ne seront pas à l'abri de fortes crises de migraine.

Evidemment, aucun vide juridique n'interviendra dans les relations de la Russie et de l'Union européenne après l'expiration de l'Accord de partenariat et de coopération. En effet, ce document prévoit sa prorogation annuelle automatique tant que les parties ne se seront pas entendues sur un nouveau texte. Cependant, il est patent que l'accord signé en 1994 ne correspond plus aux réalités européennes et au niveau de la coopération atteint par la Russie et l'Union européenne. Le nouvel accord doit être le premier grand pas en direction de la Grande Europe, associant la Russie et l'Union européenne sur une base équitable et réciproquement avantageuse. Son texte devra nécessairement comporter des garanties contre la réitération de situation comme celle créée par le veto polonais.

Depuis longtemps dans la partie intégrée de l'Europe un débat est mené sur l'utilité d'instaurer des "vitesses différentes" dans la communauté. Cela implique le détachement de certains pays avancés qui deviendraient des exemples pour les pays moins évolués, se développant plus lentement. La démarche de la Pologne va immanquablement relancer la discussion. Et si pour une raison ou une autre l'Union européenne n'est pas en mesure de se mettre en mouvement vers la Grande Europe, alors la Russie progressera vers cet objectif en coopérant avec les pays de l'UE qui sont déjà mûrs pour cela, par exemple dans le cadre de la troïka franco-germano-russe.

L'opinion de l'auteur ne coïncide pas forcément avec le point de vue de la rédaction.
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