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 Xénophon, La république des Athéniens

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MessageSujet: Xénophon, La république des Athéniens   Xénophon, La république des Athéniens EmptyDim 29 Mai - 13:36

Après avoir lu la critique de la démocratie athénienne par le philosophe athénien Xénophon, qu'on mesure à quel point l'inversion de toutes les valeurs réalisée par le prêche de Jésus a été titanesque.




1. Quant au gouvernement des Athéniens, je ne les loue pas d’avoir choisi ce système politique, parce qu’ils ont voulu en le choisissant favoriser les méchants au détriment des bons. Voilà pourquoi je ne les approuve pas. Mais étant donné qu’ils en ont décidé ainsi, je me propose de démontrer qu’ils maintiennent habilement leur constitution et qu’ils ont raison de faire bien des choses que les autres Grecs prennent pour des erreurs politiques.

2. En premier lieu, je dirai qu’il est juste qu’à Athènes les pauvres et le peuple jouissent de plus d’avantages que les nobles et les riches, et la raison en est que c’est le peuple qui fait marcher les vaisseaux et qui donne à la cité sa puissance. En effet les pilotes, les chefs de manoeuvre, les commandants de pentécontores, les surveillants de la proue, les constructeurs de vaisseaux, voilà les hommes qui font la force de cette cité bien plutôt que les hoplites, les nobles et les honnêtes gens. Ainsi, il paraît juste que tous aient part aux magistratures, à celles qui se tirent au sort et à celles qui sont électives, et que la parole soit accordée à tout citoyen qui la demande.

3. Quant aux charges dont dépend le salut ou la perte de l’Etat, selon qu’elles sont bien ou mal gérées, le peuple ne demande point à y accéder, et il ne se croit pas obligé de participer aux tirages au sort qui règlent les attributions des stratèges, ni aux fonctions de commandant de cavalerie ; car le peuple sait qu’il a avantage à ne pas exercer ces charges lui-même et à les laisser à ceux qui sont les plus capables de les remplir. Les fonctions qu’on exerce en vue d’un salaire ou pour enrichir sa maison, voilà celles qui sont briguées par le peuple.

4. Il y a des gens qui s’étonnent qu’en toute occasion les Athéniens favorisent plus les méchants, les pauvres et les hommes du peuple que les bons : c’est justement en cela que paraît leur adresse à maintenir l’Etat populaire ; car le bien-être des pauvres, des gens du peuple et des classes inférieures et la multiplication des gens de cette sorte renforcent la démocratie. Si ce sont au contraire les riches et les bons qui prospèrent, la démocratie donne des armes au parti qui lui est contraire.

5. Or en tout pays les meilleurs sont contraires à la démocratie ; car c’est chez les meilleurs que l’on rencontre le moins de licence et d’injustice et la plus grande application à tout ce qui est digne d’un honnête homme ; c’est chez le peuple au contraire qu’on trouve le plus d’ignorance, de turbulence et de méchanceté, parce qu’il est entraîné davantage aux actions honteuses par la pauvreté, par le défaut d’éducation et par l’ignorance, qui, pour certains, est la conséquence du manque d’argent.

6. Il ne fallait pas, dira-t-on, permettre à tous indistinctement de parler et d’ouvrir des avis, mais seulement aux plus habiles et aux meilleurs. Cependant c’est encore une mesure fort sage de laisser parler même les méchants. Si en effet la parole et la délibération étaient le privilège des honnêtes gens, ils en useraient à l’avantage de ceux de leur classe et au désavantage du peuple, au lieu que le méchant qui veut se lever et prendre la parole découvre ce qui est bon pour lui et pour ses pareils.

7. Mais, répliquera-t-on, quelle motion utile à lui ou au peuple peut faire un homme de cette sorte ? Le peuple sait que l’ignorance et la bassesse de cet homme qui lui veut du bien lui est plus utile que la vertu et la sagesse de l’honnête homme qui lui veut du mal.

8. Il est possible qu’une cité fondée sur de telles institutions ne soit pas la meilleure ; mais elles sont les plus propres à maintenir la démocratie. Ce que le peuple veut, ce n’est pas un Etat bien gouverné où il soit esclave, mais un Etat où il soit libre et commande. Que les lois soient mauvaises, c’est le moindre de ses soucis ; car ce que vous regardez comme un mauvais gouvernement, c’est ce qui lui procure à lui la force et la liberté.

9. Si vous cherchez un bon gouvernement, vous y verrez d’abord les plus habiles donner des lois ; puis les bons châtieront les méchants ; les honnêtes gens délibéreront sur les affaires sans permettre à des fous d’ouvrir un avis, ni de parler, ni de s’assembler.

[...]

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