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 Du paganisme au christianisme (ma réponse à Swopnyom)

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Ferrier
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Ferrier


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Du paganisme au christianisme (ma réponse à Swopnyom) Empty
MessageSujet: Du paganisme au christianisme (ma réponse à Swopnyom)   Du paganisme au christianisme (ma réponse à Swopnyom) EmptyMer 18 Mai - 17:59

Citation :
Du paganisme au christianisme.


L’ « imitatio christiana » du paganisme.


En 135 PC, après la chute de la révolte juive de Bar Koshba et la construction d’une cité païenne, Aelia Capitolina, sur les ruines de Jerusalem, les chrétiens renoncèrent à appeler leur dieu du nom de Yahweh ou du surnom d’Adonaï pour l’appeler Theos en grec, Deus en latin, titre que les païens donnaient à Zeus/Jupiter.
Ils donnèrent de leur messie, le rabbin Yeshua bâr Yosef, l’image d’un dieu païen ou plus exactement des fils de Zeus. En effet, si l’on compare les mythes de Dionysos, d’Asclépios, d’Hermès ou d’Héraclès avec ceux de Jésus, la similitude est frappante. Comme Dionysos, Jésus a été tué et a pu renaître ; comme Dionysos, Jésus incarne la révolte des femmes et des esclaves contre les hommes et contre les seigneurs. Comme Asclépios, Jésus est un dieu guérisseur, qui porte assistance aux malades et aux faibles. Comme Héraclès, Jésus est censé avoir triomphé des démons et est mort en sacrifice pour sauver l’humanité, Héraclès sur le bûcher du mont Oeta, Jésus sur la croix. Comme Hermès, Jésus est un médiateur entre les hommes et Dieu, il est le Logos incarné ; et en même temps il incarne la sagesse infinie de la divinité.

Les païens de Rome du IIIème siècle de notre ère inventèrent eux aussi, à partir des réflexions néo-platoniciennes sur l’Un incréé de Plotin, un monothéisme païen et unitaire. Ils firent du dieu Sol Invictus la synthèse de tous les dieux solaires de l’empire. Ainsi l’Apollon grec, le vieux Sol Indiges des Italiques, le Baal Shamin des Syriens, le Mithra iranien, le Belenos gaulois, devinrent un seul et même dieu aux yeux des adeptes de ce nouveau culte, introduit d’abord maladroitement par le syrien Elagabale puis avec plus d’habileté par l’illyrien Aurélien.
Les autorités chrétiennes virent ainsi l’occasion remarquable de profiter du dynamisme du monothéisme païen, afin de démontrer à ces mêmes païens que Sol Invictus et le Christ-Roi étaient un seul et même dieu. Mais les Néo-platoniciens n’étaient pas dupes de leurs méthodes. Par ailleurs les Chrétiens cherchèrent à convertir l’entourage des empereurs, les femmes aussi bien que les esclaves dévoués. Il ne faut pas oublier que la propre mère de Constantin était probablement chrétienne, comme l’étaient l’épouse et la fille du « persécuteur » Dioclétien, et que celle-ci avait un directeur de conscience qui était un prêtre chrétien égyptien.

Ainsi les évêques chrétiens abusèrent certains païens en entretenant la confusion entre le Dieu des monothéistes païens et celui des chrétiens. En paganisant Jésus, ils le rendaient ainsi plus acceptable aux Romains.


L’apostasie de Constantin.


Dans sa jeunesse, Constantin avait été choqué par le traitement subi par les chrétiens lors de la grande « persécution » de Dioclétien de 305 PC. Mais par la suite les autorités romaines avaient de fait toléré la religion de Jésus. Galère en 311 PC, avant de mourir d’une douloureuse maladie, promulgait un édit de tolérance. Maxence lui-même, le plus païen des empereurs de l’époque, tolérait à Rome les chrétiens, espérant les mettre de son côté ou du moins diminuer les dissensions internes.
A la veille de la bataille du pont Milvius, face à un Maxence installé au cœur de Rome et ayant reconstruit plus de temples qu’Auguste à la grande époque, Constantin, adepte du culte solaire, fut le premier à synthétiser le monothéisme païen de Sol Invictus et celui chrétien de Jesus. En plaçant son armée sous le symbole du chrisme, déformation chrétienne du labaron païen, Constantin de fait honorait le messie des chrétiens.
Par sa victoire de 312 PC sur Maxence, il reconnaissait une certaine puissance au dieu chrétien. Et de fait, en 313 PC, Constantin et son collègue Licinius donnaient au christianisme une place de religion officielle de l’empire, au même titre que le paganisme romain. Constantin était devenu à la fois le protecteur de l’Eglise et le pontifex maximus des païens.
L’antichrétien Maximin Daia éliminé par son collègue païen Licinius, il n’y avait plus que deux empereurs. Constantin se plaçait toujours sous le patronage de Sol Invictus qui cachait en fait un nouveau dieu, Sol Christus, alors que Licinius honorait le Dieu païen, Jupiter. Par son triomphe sur Licinius en 324 PC, Constantin renonçait finalement à honorer Sol Invictus même dans un sens chrétien, pour honorer en vérité le Christus Victor. Déjà, dès 297 PC, le roi arménien Tiridate III s’était converti, et ensuite le roi géorgien Mirian en 337 PC fit de même.

Le compromis pagano-chrétien, qui cachait mal l’apostasie de l’empereur et sa trahison envers Rome, trahison confirmé géographiquement par l’abandon de la cité de Romulus au profit de Nova Roma, construite sur l’antique Byzance, et qui devait devenir Constantinopolis, continua pourtant. Constantin se défit des philosophes païens de son entourage et s’entoura d’évêques. Mais dans le même temps il fit du jour du soleil un jour férié, l’ancêtre du dimanche chrétien. Il déplaça la date de la résurrection de Jésus de la Pâque juive à une Pâque païenne, à proximité de l’équinoxe de printemps. Il déplaça le jour de naissance de Jésus au solstice d’hiver, au 25 décembre, fête de de Sol Invictus mais aussi honorant la naissance d’Apollon et de Dionysos. Et il fit du svastika, qui est la roue solaire, un symbole chrétien au même titre que la croix, svastika qu’on retrouve au IVème siècle sur des tombes chrétiennes.


La persécution des autorités contre les polythéistes.


Malgré la prise de pouvoir à plusieurs reprises d’empereurs païens jusqu’à la fin du Vème siècle, le plus célèbre étant l’empereur Julien (361-363), suivi de Procope (365), d’Eugène (392-394), d’Anthème (467-472) et peut-être de Romulus Augustus (475-476), les empereurs chrétiens imposeront leur volonté de christianiser, par le fer et par le sang, mais aussi par la corruption, l’empire, coûte que coûte. De nombreux païens subirent les foudres des autorités, l’extermination pure et simple. Des autodafés brûlèrent les ouvrages des philosophes qui dérangeaient l’Eglise. Les moines détruisirent les temples, assassinèrent des païens, brisèrent les statues, incendièrent les bibliothèques. Les destructions dues aux envahisseurs germaniques étaient ridicules face à la « peste » chrétienne.

L’empereur Julien lui-même, le dernier grand empereur païen, fut vraisemblablement assassiné dans son dos par le javelot d’un soldat romain chrétien, qui fut par la suite appelé saint Mercure par les autorités chrétiennes. Les païens qui avaient soutenu Eugène en 392 PC, comme le franc Arbogast ou le romain Flavien Nicomaque, furent amenés au suicide ou exécutés. Rutilius Namatianus en 416 PC ne pouvait que maudire Pompée d’avoir mis les pieds en Judée en 60 AC.

En 392, l’empereur Théodose interdit le paganisme dans l’ensemble de l’empire romain et condamne à mort les païens pris en flagrant délit de pratiquer leur religion. Pendant tout le Vème siècle, ses successeurs vont maintenir l’interdiction, écrasant sans pitié les païens qui refuseraient la conversion. Le poète païen Pamprépios qui en 488 PC soutenait le rebelle Illus, fut ainsi décapité. Les autorités chrétiennes rasèrent le dernier temple d’Isis en 535 et les philosophes païens durent quitter l’empire en 529 par un décret liberticide du chrétien Justinien.


La christianisation du monde nordique.


En Irlande, la minorité chrétienne évangélisée par Patrice, un esclave affranchi, commença par le saccage du sanctuaire païen de Tara et ce malgré l’arrivée au pouvoir du païen Diarmat MacCerbaill (mort en 565 PC). Par la suite, les rois suivants se convertirent et imposèrent cette religion à leurs concitoyens.

Charlemagne, couronné empereur en 800 PC par le pape, eut à cœur de convertir les païens. Plutôt que de combattre les maures qui dominaient l’Espagne, il préféra persécuter les Basques païens, qui le lui rendirent bien en massacrant ses troupes à Roncevaux, le fameux Roland, comte de la marche de Bretagne y perdant la vie. Charlemagne massacra aussi 4000 saxons demeurés païens à Werden et voulut par le génocide obliger les Saxons à la conversion. Finalement, après trois révoltes, même leur chef Witukind dut poser genoux à terre devant le christianisme.
En Europe du Nord comme en Europe orientale, le christianisme se répandit par décision des souverains afin de ne plus subir d’attaques de la part de la partie chrétienne de l’Europe, qui était par ailleurs la mieux armée et la plus riche.

En 967, le polonais Mieszko se convertit, de même que le roi danois Harald « à la dent bleue ». En 997, le roi Olaf Trygvasson apostasie et convertit par la violence la Norvège. Par un chantage odieux, ayant kidnappé les enfants des plus importantes familles d’Islande, il obligea l’assemblée, la Thing, de l’Islande de reconnaître le christianisme seule religion officielle, en 999. Le roi suédois Olof Skötkonung en 1008 suivit le mouvement mais une réaction païenne en 1080 eut lieu avec à sa tête le roi Blot Sven, Sven « le sacrificateur ». Il fut assassiné lui et sa famille en 1083 par un commando constitué de moins chrétiens qui les attaqua de nuit et dans leur sommeil.
La conversion des pays baltes eut lieu par l’extermination des Prussiens récalcitrants, par le lâche assassinat des princes lettons, invités désarmés à un repas où ils furent tués comme les prétendants par Ulysse dans l’Odyssée. Seule la Lituanie demeura glorieuse et fidèle à ses dieux jusqu’à ce qu’en 1386 Jogaila décide de devenir Ladislav-Jagellon, roi de Pologne, et se fit bon catholique.

Le prince Vladimir de Kiev, fils du païen Sviatoslav qui toute sa vie avait combattu la religion chrétienne, en 988, choisit lui aussi de se convertir, la même année que son homologue Boris de Bulgarie. Là encore, la religion chrétienne fut instauré par la violence, comme en Hongrie où en 1048 les princes païens furent massacrés, après que quelques décennies plus tôt, en 1000, leur roi Etienne (Vaik) se soit converti.

Dans tous les cas, la christianisation vint des rois qui en avaient assez d’être ostracisés par les monarques chrétiens, leurs états attaqués perpétuellement par les soldats de cette confession, et qui voulaient commercer et s’enrichir sans limites.

Là encore, à côté de méthodes expéditives qui s’apparentent à ce qu’on appelerait aujourd’hui des crimes contre l’humanité, la ruse jouaiet son rôle. En Angleterre, le pape Grégoire conseilla aux évangélistes de récupérer les lieux de culte païens, et ce fut de même en Gaule et en Germanie et dans le monde scandinave. On construisit une église sur le temple d’Uppsala en Suède, incendié par les chrétiens. Balder, l’Apollon nordique, servit de représentation au blanc Christ, et ce malgré les païens qui lui opposaient le Raudhr Thorr (Thor le rouge). Le dieu païen fut récupéré chez certains peuples européens pour désigner le dieu chrétien. Ainsi le Dievas lituanien « passa au christianisme », comme le firent le dieu albanais Zot et le dieu tchétchène Diala par ailleurs.


Et l’islam de s’ajouter à cela.


La conquête musulmane de l’Espagne aboutit à la conversion finale des Basques au christianisme au XIIIème siècle, du fait que les missionaires chrétiens, qui appelaient par ailleurs à la Reconquista, étaient omniprésents dans la région. Quant aux derniers païens d’Europe, Tchétchènes et Ingouches, ce fut l’islam qui à partir du XVIIème siècle les convertit, bien qu’en 1958 encore, ceux-ci construisirent un temple dédié au dieu païen de l’orage Seli.


Dernière édition par le Mer 18 Mai - 23:19, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Du paganisme au christianisme (ma réponse à Swopnyom)   Du paganisme au christianisme (ma réponse à Swopnyom) EmptyMer 18 Mai - 21:44

Tres interressant, reste a ecrire le contraire en ajoutant renaissance du paganisme.............
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Ferrier
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MessageSujet: Re: Du paganisme au christianisme (ma réponse à Swopnyom)   Du paganisme au christianisme (ma réponse à Swopnyom) EmptyMer 18 Mai - 23:18

Pour Sargento:

"Anciennes croyances des Ingouches et des Tchétchènes" par Mariel Tsaroieva, Maisonneuve et Larose, Paris 2005

Je cite, page 400:

Citation :
"Les vieux Ingouches musulmans d'aujourd'hui, enfants et petits-enfants de païens, se rappellent encore les croyances de leurs pères. Ainsi, en 1958, revenus dans leur patrie, le Caucase du Nord, après 14 ans de vie en déportation, ils ont dressé dans les montagnes un sanctuaire au dieu de l'orage et de la foudre Seli, en souvenir et par respect de leurs ancêtres qui gisent dans les sépultures familiales."
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