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 Elections européennes. La position du PSUNE.

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Ferrier
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Ferrier


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Elections européennes. La position du PSUNE. Empty
MessageSujet: Elections européennes. La position du PSUNE.   Elections européennes. La position du PSUNE. EmptyLun 1 Juin - 19:46

Elections européennes. La position du PSUNE.


Des résultats globalement prévisibles.

Le 7 juin à 22 heures, nous connaitrons les résultats des élections européennes qui se déroulent cette semaine en Europe et dimanche prochain en France. A travers les différents sondages, de grandes tendances politiques peuvent être déterminées.

Il faut en effet s’attendre à une confortation des résultats de la droite européenne, dans ses deux facettes, fédéraliste avec le PPE et anti-fédéraliste avec le nouveau groupe parlementaire qui s’est mis en place il y a une semaine maintenant, et composé des conservateurs britanniques et polonais ainsi que des libéraux tchèques.

En effet, le Parti Populaire espagnol, la CDU allemande, le Peuple de la Liberté italien de Berlusconi et l’UMP française, devraient connaître un certain succès à ces élections, de même que le Parti Libéral de Donald Tusk en Pologne, et le Conservative Party de David Cameron au Royaume-Uni. En revanche, la « gauche » sociale-démocrate ne devrait triompher qu’en Grèce, le PASOK devant probablement s’imposer au détriment de la Nouvelle Démocratie. En France et au Royaume-Uni, le PS et le Labour devraient chuter probablement en dessous des 20% de votes favorables, alors que le PSOE espagnol et la SPD allemande devraient résister et éventuellement progresser par rapport aux élections européennes de 2004. De même, la social-démocratie suédoise devrait remonter la pente. Enfin, les sociaux-démocrates polonais devraient connaître une défaite retentissante. En outre les libéraux-démocrates, Lib Dem britanniques et MoDem en France, devraient conforter leur place au sein du nouveau parlement.

Concernant les pôles de radicalité de gauche et de droite, le triomphe qu’ils espèrent dans ce contexte de crise économique mondiale ne semble pas au rendez-vous. Die Linke en Allemagne ne cesse de reculer dans les sondages, et après un bon départ le Nouveau Parti Anticapitaliste de Besancenot en France semble perdre de son potentiel, au profit du Front de Gauche de Mélenchon. La droite nationale et souverainiste semble également stagner par rapport aux résultats de 2004, même si un certain nombre de mouvements devrait accroître significativement leur audience. Il faut s’attendre à un succès du FPÖ de Strache en Autriche, à un bon score de la liste néerlandaise de Geert Wilders, à un score honorable du DFP de Kjarsgaard au Danemark. Souverainiste, le parti britannique UKip devrait également réaliser un score très honorable.

En revanche, le BNP britannique devrait stagner aux alentours de 5% et le FN devrait également faire un score très moyen, aux alentours de 7%, ce qui devrait lui offrir trois sièges de députés mais probablement pas plus, alors qu’il en possédait sept auparavant. Le Vlaams Belang devrait également régresser, et gauche et droite nationales polonaises, très fortes en 2004, devraient disparaître purement et simplement.

Enfin, la liste Libertas, qui se présente dans plusieurs pays d’Europe, devrait connaître un résultat extrêmement médiocre, aux alentours de 2% en Pologne, de moins de 1% en Tchéquie, et avec une pointe entre 7 et 10% en Irlande. S’il est probable que Declan Ganley et Philippe de Villiers, son allié français, seront élus ou réélus députés européens, ce devrait être les seuls. Ce désaveu d’une liste strictement souverainiste s’explique aussi par le succès prévisible de mouvements europhobes de droite conservatrice au pouvoir dans leur pays ou en passe de l’être. Le conservateur David Cameron, le polonais Leç Kaczynski et le tchèque Vaclav Klaus, œuvrent main dans la main pour s’opposer à toute idée de fédéralisme européen, servant en cela leurs maîtres de Washington.

Barroso reconduit.

Les jeux sont également faits pour la présidence de la commission européenne. Une partie de la « gauche » sociale-démocrate, notamment britannique, portugaise, espagnole et allemande, a dès à présent apporté son soutien à la reconduction du portugais Gustavo Barroso, le libéral et atlantiste président sortant, reconnu pour son incapacité à proposer la moindre solution à la crise. Les allemands de la SPD ont échangé leur soutien contre un poste au sein de la commission pour le président du groupe parlementaire PSE, Martin Schulz. Le candidat proposé par les autres sociaux-démocrates serait Rasmussen, mais ce dernier ne se lancera pas dans la bataille car il sait ses soutiens insuffisants.

Même si le PPE n’est pas majoritaire à l’issue de ces élections, personne ne s’attendant à ce qu’il le soit, c’est pourtant son candidat, soutenu par les chefs d’état et de gouvernement, qui sera en place après le 7 juin. La présidence du parlement européen sera en alternance comme à chaque fois, partagée entre le PPE et le PSE. Aussi ne devons-nous nous attendre à aucun changement à la tête de l’ « exécutif » européen. C’est bien le libéralisme et l’atlantisme qui une fois de plus triompheront, malgré une probable abstention très importante des électeurs européens. En effet, pour beaucoup de citoyens, leur vote ne changera rien, si ce n’est légitimer le parlement européen, ce qui pour l’avenir serait un bon calcul.

Le parlement européen n’aura la place et la reconnaissance à laquelle il devrait avoir droit qu’au prix d’une confrontation avec les gouvernements et avec la commission. Tant qu’il cèdera devant eux, il restera une chambre sans véritable pouvoir. Pour s’affirmer, il devra adopter une démarche révolutionnaire. Mais ce n’est pas avec le duo complice PPE/PSE ou avec les mouvements radicaux de gauche et de droite qu’il y parviendra. Si le parlement européen doit être demain une force révolutionnaire, il ne le sera qu’avec de véritables européanistes à sa tête, comme nous le sommes.

Et la Turquie ?

Au PSUNE, vous le savez, la question de l’adhésion turque à l’Union Européenne est extrêmement importante. Nous sommes totalement opposés à la dite adhésion et si demain nous devons avoir un certain pouvoir en Europe, nous ferons tout pour mettre fin au processus d’adhésion. Les raisons nombreuses de refuser la Turquie dans l’Union Européenne ont déjà été évoquées dans d’autres articles, mais revenons y brièvement. Précisons d’abord que les raisons de notre refus de l’intégration turque ne sont pas d’ordre anthropologique, mais dues à une analyse sans concession de la situation et des différences culturelles profondes entre la Turquie et l’Europe.

Il y a d’abord des raisons géographiques, puisque la Turquie est appelée Asie Mineure ou Anatolie (ce dernier terme signifiant « Orient » en grec ancien), que sa capitale est en Asie, à Ankara, l’ancienne Ancyre, choisie par Mustapha Kemal pour sa proximité avec l’ancienne capitale hittite d’Hattusa, que seulement 3% de son territoire et environ 8% de sa population se trouvent en Turquie d’Europe, donc en Thrace orientale. Il y a ensuite les raisons démographiques, culturelles et religieuses. La Turquie a une démographie qui n’est pas conforme à la démographie européenne actuelle. Dès 2020, elle devrait être plus peuplée que l’Allemagne. Elle connaît en outre une réislamisation très profonde, avec le retour en force du voile islamique dans la société, illustrée par les victoires électorales du parti islamiste auto-proclamé « modéré » AKP du président Gül et du premier ministre Erdogan ces dernières années.

Notons que récemment dans un sondage l’opinion turque a expliqué à 60% au moins qu’elle souhaitait privilégier la religion, donc l’islam, sur la laïcité. Les 20% de laïcs turcs, les plus européens au niveau culturel mais en même temps les plus opposés à l’adhésion turque à l’Union Européenne, ne s’y trompent pas.

Qu’elle reconnaisse ou non la réalité du génocide arménien, qu’elle respecte ou non les droits de l’homme, qu’elle soit ou non une démocratie, la Turquie n’a pas vocation à faire partie de l’Union Européenne, à la différence de pays indiscutablement européens comme l’Ukraine, l’Islande ou même la vaste Russie. Lui proposer un partenariat privilégié, comme le proposent Sarkozy et Merkel, n’empêcherait pas des conséquences économiques et sociales dommageables pour l’Union Européenne, mais au moins limiterait la casse et exclurait que la Turquie pèse sur les décisions politiques de l’Union Européenne. Par ailleurs, cette proposition cache de fait une forme de lâcheté politique, l’incapacité des dirigeants européens à dire non à l’intégration d’un pays asiatique et musulman.

Sous prétexte d’une vague promesse de 1963 faite aux Turcs dans le contexte de la guerre froide et alors que l’héritage kémaliste n’avait pas encore été vraiment remis en cause, puis de l’ouverture inique des pourparlers d’adhésion en 2005, au mépris d’une opinion européenne majoritairement hostile, et qui en 2009 l’est autant voire davantage encore, il faudrait à tout prix continuer dans la voie des négociations. On notera qu’à aucun moment le président français Sarkozy n’a mis fin aux pourparlers en y opposant un veto clair et net.

Nous pensons qu’il serait salutaire de dire un non franc à la Turquie et de mettre fin de manière unilatérale au processus d’adhésion de la Turquie. Contrairement à l’opinion dominante chez les diplomates, passée une irritation bien naturelle de la population turque, cette franchise permettrait aux Turcs de se poser les bonnes questions et aux Européens de voir l’Europe comme un continent aux frontières bien définies et cohérent.

Quels sont les arguments des partisans européens de l’adhésion turque ? Dans une tribune du journal Le Monde du 1er juin 2009, le député européen PS Pierre Moscovici explique les raisons pour laquelle il estime qu’il faut dire oui à la Turquie. Il dénonce ceux qui voudraient rejeter la Turquie en Asie, alors qu’elle est… asiatique et ne s’appelle pas Asie Mineure par hasard. Il dénonce ainsi l’idée de distinguer « une Europe pure d’une Asie radicalement étrangère ». En clair, sous une forme modérée, Moscovici accuse les opposants à l’adhésion turque de « racisme » culturel. Cet argument pourrait s’appliquer à tous les pays de la planète.

Ensuite, il nous explique que comme les Hongrois et même comme les Celtes, ce qui témoigne d’une connaissance historique assez faible de ce politicien, les Turcs sont venus de loin. Sauf que les Hongrois ont conservé leur langue particulière mais se sont fondus sans problème dans la culture européenne et ne se distinguent en rien des autres européens. Pour lui, Malte ou Chypre sont des territoires pouvant être considérés comme africain pour le premier et asiatique pour le second. Mais il s’agit d’îles de la Méditerranée, européennes par ailleurs à tous points de vue. A ma connaissance, une mer n’est pas un continent.

Ensuite, Moscovici a recours à un argumentaire païen et chrétien pour nous convaincre, évoquant Homère pour le mythe troyen et les églises byzantines. Il oublie de dire que les Turcs ottomans ont islamisé les dites églises pour la plupart, qu’il n’y a plus de grecs orthodoxes en Turquie depuis le début des années 20, et que les Turcs au XVème siècle se sont emparés de l’empire byzantin par la violence. Des ottomans qui ont fait du Parthénon une caserne.

Enfin, il évoque la problématique migratoire, mentionnant la présence de nombreux musulmans en France. Selon son raisonnement, là encore tous les pays musulmans peuvent rejoindre l’Union Européenne. Il évoque aussi la laïcité que le gouvernement d’Erdogan foule aux pieds et qui de toutes façons n’est plus considérée aujourd’hui comme une valeur estimable pour une majorité de Turcs. L’échec du kémalisme c’est l’échec de l’idée d’une Turquie européenne. Les Turcs veulent bien rejoindre un grand marché économique mais ne se considèrent pas comme des européens, à l’exception des « Turcs blancs », défenseurs de l’héritage d’Atatürk, et qui représentent moins de 20% de la population turque aujourd’hui, même s’ils sont très nombreux au sein d’une armée qu’Erdogan tente d’épurer en utilisant le procès Ergenekon, moyen remarquable d’écarter tous ses opposants au sein de l’état-major. En clair, Pierre Moscovici ne sait simplement pas de quoi il parle.

Dire non à la Turquie c’est rendre un immense service à l’Union Européenne et aux Européens. Mais c’est aussi susciter un sursaut salvateur en Turquie face à la réislamisation. En revanche, là où nous sommes d’accord avec lui, c’est qu’il ne faut pas humilier la Turquie. En effet, il suffit de lui dire au plus vite non et de mettre fin à ce jeu de dupes et à ce suicide collectif. La Turquie dans l’Union Européenne, c’est la mort de l’Union Européenne et la victoire de l’islamisme en Turquie ! Il ne faut pas s’étonner quand le président américain Obama explique qu’il faut absolument que l’Union Européenne accueille la Turquie en son sein. C’est son intérêt. Et c’est l’intérêt de nous, Européens, de dire non.


Dernière édition par Ferrier le Lun 8 Juin - 21:57, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Elections européennes. La position du PSUNE.   Elections européennes. La position du PSUNE. EmptyLun 1 Juin - 19:48

Partis politiques français et adhésion turque.

Avant de proposer quelques consignes de vote pour les adhérents et sympathisants du PSUNE, analysons déjà la réponse des partis politiques à cette problématique.

L’extrême-« gauche », europhobe par nature et internationaliste par idéologie, à l’instar de Lutte Ouvrière et du Nouveau Parti Anticapitaliste, est ouvertement favorable à l’adhésion turque. En effet, pour eux, l’Europe n’est qu’un espace géographique sans âme. Pour Europe Ecologie, la liste menée par Cohn-Bendit, l’Europe se résume à des valeurs, et ces valeurs sont universelles. Donc là encore, si l’Europe se fonde sur l’universalité, alors elle n’existe pas. Or l’Europe existe et a ses spécificités anthropologiques et culturelles, spécificités que nous, les européanistes, voulons préserver et restaurer. Le Parti Socialiste est également un chaud partisan de cette adhésion, même s’il explique qu’il faudra que la Turquie mette en place un certain nombre de réformes. L’UMP propose un partenariat privilégié comme alternative à l’adhésion, mais la présidence européenne de Sarkozy s’est bien gardée de mettre fin au processus d’adhésion. Le MoDem, la liste Libertas/MPF, le FN et Nicolas Dupont-Aignan ont exposé leur opposition à l’entrée de la Turquie dans l’Union Européenne.

« Consignes » de vote.

Le PSUNE étant un parti démocratique, et même démocratiste, notre première consigne sera d’aller voter aux élections européennes, même si c’est pour voter blanc. Il est impératif de légitimer ces élections européennes par un bon taux de participation.

A ceux qui estiment que voter blanc ne sert pas à grand-chose et qui souhaitent voter pour encourager l’européanisme, je ne peux qu’à titre indicatif exposer mon point de vue. J’estime que dans cette élection, certains candidats méritent un soutien électoral de notre part, au-delà des étiquettes. Dans l’Est et dans l’Ouest, deux candidats européanistes du MoDem méritent selon moi un tel soutien. Il s’agit de Jean-François Kahn pour qui je vais très probablement voter et Sylvie Goulard, présidente du Mouvement Européen – France. Kahn a évoqué à plusieurs reprises l’importance de développer un « patriotisme européen », un sentiment européen d’appartenance commune. Il a expliqué toute la nocivité de la politique migratoire de Nicolas Sarkozy, créatrice d’un appel d’air encourageant l’immigration clandestine. Il s’est opposé clairement à toute adhésion de la Turquie à l’Union Européenne. Par ailleurs, pour des élections européennes, il a su centrer le débat sur l’Europe et pas sur des problématiques hexagonales. Sylvie Goulard, également opposée à l’adhésion turque, est une européaniste sincère, qui n’a jamais manqué dans ses ouvrages de dénoncer les dérives et les lacunes de l’Europe de Bruxelles.

Dans un autre registre, un Frédéric Nihous, candidat de Libertas dans la région Nord-Ouest, donc en théorie « souverainiste », a tenu des propos très justes sur la notion de protectionnisme économique européen, en précisant qu’il ne souhaitait pas de frontières à l’intérieur de l’Union Européenne.

Pour ces raisons, j’estime que ces trois candidats, au-delà de toute appartenance partisane, méritent d’être encouragés. La petite liste Newropeans, certes un concurrent pourrions-nous dire, dans diverses euro-régions de France propose quant à elle la mise en place d’un Etat européen, entre autres choses. Là encore, un petit soutien ne me paraît pas inadmissible, même si ce mouvement fera de toutes évidences un score marginal.

En attendant, aux prochaines élections européennes de 2014, de pouvoir voter pour les listes proposées par le PSUNE !


Thomas FERRIER
Secrétaire Général du PSUNE
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